Les actes de piraterie et de brigandage à travers le monde ont légèrement augmenté en 2020, en dépit d'un recul du trafic maritime en rapport avec la pandémie, selon le bilan annuel du Maritime Information Cooperation & Awareness Center (MICA), structure française de veille dédiée à la sûreté maritime mondiale, basée à Brest (ouest). A défaut d'atténuer l'engagement des pirates et des brigands dans leurs activités illicites, la crise sanitaire aura contribué à son maintien, souligne l'amiral Pierre Vandier, chef d'Etat-major de l'Armée en préambule du rapport de ce centre de veille, d'information, de coordination et d'alerte sur les événements affectant la sûreté maritime, créé en 2016. "Les faits relevés par le MICA Center, au cours de l'année 2020, établissent une légère tendance à la hausse de l'insécurité dans le domaine maritime", note-t-il. Selon le deuxième bilan annuel de ce centre, 375 actes de piraterie et de brigandage ont été recensés à travers le monde en 2020 contre 360 l'année dernière, loin des pics enregistrés en 2011, au plus fort des attaques au large de la Somalie, avec 669 événements. Le golfe de Guinée arrive en tête des zones les plus dangereuses du monde avec 114 événements signalés en 2020 contre 111 en 2019, signale le rapport, qui relève que les actes de piraterie s'y étendent désormais du large du Ghana jusqu'au large de la Guinée équatoriale, avec 142 marins kidnappés dans cette zone en 2020 (146 en 2019) pour une durée moyenne de détention de 30 jours. L'océan Indien a recensé 55 événements contre 25 une année plus tôt, alors que dans l'Asie du Sud-Est, le brigandage progresse, notamment dans les détroits de Singapour et de Malacca. Sur les 96 événements recensés en 2020, 50 concernent ces détroits où des groupes de pirates abordent les navires pour voler du matériel, explique-t-on. La région de l'Amérique latine a enregistré, quant à elle, 109 actes à l'encontre du commerce maritime et de la navigation de plaisance en 2020, en baisse par rapport aux 135 événements signalés en 2019. Le MICA Center a été créé en 2016 à l'initiative de la Marine nationale française en réponse aux menaces qui affectent la sûreté des espaces maritimes et la sécurité des marins. La structure, chargée notamment de soutenir les armateurs, les compagnies et les acteurs maritimes, se compose d'une trentaine de personnels de la Marine nationale et de marines de pays partenaires et veille 7j/7 et 24h/24 sur le trafic maritime mondial.