L'industrie de la faïence espagnole a exprimé son inquiétude face à la décision du gouvernement marocain d'effectuer, à partir de ce mercredi, une enquête afin de déterminer si les entreprises de céramique espagnoles ont recours au dumping dans leurs transactions commerciales avec le Maroc en vendant leurs produits en dessous du prix réel, d'où une concurrence déloyal avec les entreprises marocaines. Selon le site « Elperiodico del Azulejo », cette annonce augure d'un conflit commercial entre les deux pays comme l'avait prédit, il y a quelques mois déjà et en exclusivité, el periodico Mediterraneo. Le Maroc constitue un marché clé pour les intérêts commerciaux des fabriques de Castellon avec les exportations qui s'élèvent à plus de 70 millions d'euros, ce qui place le royaume parmi les 10 premiers pays importateurs de Tile of Spain au niveau international,et le premier en Afrique. L'enquête anti-dumping menée par les autorités marocaines fait suite à une plainte de la part des fabricants de carreaux marocains regroupés au sein de l'Association professionnelle de l'industrie de céramique (APIC) qui, depuis plusieurs, mois exhorte les autorités de leurs pays à bloquer les importations afin de protéger l'industrie locale. Selon la même source, la Commission de supervision des importations (CoSI) réunie le 29 avril dernier a souligné la nécessité d'ouvrir une enquête qui a finalement épargné les fabricants italiens, pourtant eux aussi visés par l'APIC, pour ne se focaliser que sur l'industrie espagnole. Les autorités marocaines ont justifié cette enquête, à partir de ce mercredi 18 mai, par « les effets négatifs » des importations des produits céramiques de Castellon sur l'industrie locale, et qui « ont causé une détérioration de la situation économique du secteur national de la céramique qui s'est traduite par une baisse de la production, des ventes, du marché, ainsi que des stock et de l'emploi ». A cet égard, le ministère de l'industrie et du commerce au Maroc a fixé aux producteurs-exportateurs espagnols un délai jusqu'au 21 juin prochain afin qu'ils présentent toute la documentation nécessaire sur les coûts de production, le volume des carreaux introduits au pays et le montant des opérations.