L'accord de libre-échange interafricain est entré en vigueur vendredi dernier et ce, conformément aux engagements pris par les États ayant signé et ratifié le texte de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). Contacté par Barlamane.com/fr, Ahmed Alaoui, professeur et chercheur en relations économiques internationales, rappelle que le Maroc estime que le lancement effectif des échanges commerciaux dans le cadre de la ZLECAF constitue un nouveau palier sur le chemin de l'unité et de l'intégration du continent puisqu'il s'agit d'un espace de « complémentarité économique » par la « création de pôles de croissance régionaux interconnectés » et un espace propice aux avantages comparatifs. « La ZLECAF vise à approfondir l'intégration économique du continent africain et promouvoir le développement industriel à travers la diversification et le développement des chaînes de valeurs régionales », explique l'économiste qui note que ce plan d'action pour la stimulation du commerce intra-africain ouvrira un nouvel horizon continental aux entreprises marocaines, notamment les PME. Le Maroc a fait de la coopération avec les pays du continent africain une priorité de sa politique étrangère. Le pays a multiplié les initiatives et les actions pour promouvoir la coopération avec ses partenaires africains et la hisser au niveau d'un véritable partenariat au service du progrès du continent et du développement économique et humain. Dans ce cadre, le chercheur tient à préciser que le corpus juridique régissant la coopération entre le Maroc et les pays africains, notamment sur le volet commercial et financier, ne cesse de s'enrichir de nouvelles conventions fiscales et douanières, favorisant par là le renforcement de l'ouverture commerciale. « Selon les chiffres avancés par le MEFRA, sur la période 2009-2019, les échanges commerciaux maroco- africains ont enregistré une croissance annuelle moyenne de 6,1%, passant de 8,3 MMDH à 21,6 MMDH, soit un taux d'accroissement annuel moyen de 10% », affirme-t-il. « Pour le Maroc, la ZLECAF est une opportunité à saisir qui permettra au pays de diversifier ses économies, accélérer sa transformation structurelle et générer des emplois. Cet accord ouvrira au Royaume un marché de plus d'un milliard de consommateurs potentiels. Le Maroc sera également en mesure d'importer aussi des intrants pour alimenter son industrie (...) En outre, l'implantation des entreprises marocaines sur le continent sera plus facilitée tout comme le seront les investissements d'autres Etats africains au Maroc », relève Ahmed Alaoui. Les entreprises marocaines, et notamment les PME et PMI, ont ainsi toute leur place en Afrique pour apporter leur expertise. « Maintenant, il faut asseoir un meilleur positionnement de ces entreprises sur ce continent où la concurrence se fait de plus en plus acharnée », détaille-t-il. Pour rappel, la ZLECAF promet, entre autres, d'augmenter le commerce intra-africain de 52 % d'ici 2022, de créer un meilleur environnement macro-économique pour les PME qui représentent plus de 80 % des entreprises du continent et de contribuer à un gain en bien-être estimé à 16,1 milliards de dollars. Elle vise la réduction des barrières tarifaires et non tarifaires au commerce, l'ouverture des marchés et la facilitation du commerce ainsi que l'harmonisation des règles de commerce à travers le continent africain. Elle constitue la plus grande zone de libre-échange au monde depuis la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC).