Donald Trump a annoncé, mardi, refuser de ratifier le plan de relance de quelque 900 milliards de dollars adopté par le Congrès la veille. Le président américain sortant, qui qualifie ce plan de « honte », réclame une augmentation du montant des chèques envoyés aux familles. Nouveau blocage de Donald Trump. Le président sortant a rejeté, mardi 22 décembre au soir, le plan de relance de 892 milliards de dollars (732 milliards d'euros) adopté la veille par le Congrès, en le qualifiant de « honte ». « Je demande au Congrès d'amender ce projet de loi et d'augmenter les ridiculement faibles 600 dollars à 2 000 dollars ou 4 000 dollars pour un couple. Je demande également au Congrès de se débarrasser des éléments inutiles et coûteux de cette loi », a-t-il exigé dans une vidéo publiée sur Twitter. Trump demande « au Congrès d'amender ce projet de loi » La Maison Blanche n'avait émis aucune objection au projet de loi avant son adoption et il semblait que Donald Trump l'approuverait. Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, avait d'ailleurs pris part aux discussions. Le plan adopté par les parlementaires américains, lundi soir, après des mois de blocage ne peut entrer en vigueur sans la signature du président. Or, sans dire explicitement qu'il ne le signerait pas, le milliardaire américain demande que lui soit envoyée une proposition de loi amendée « convenable », sans quoi il pourrait revenir à « la prochaine administration » d'adopter un plan de relance. Des provocations qui ne convainquent pas. La présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi, a semblé mettre le président républicain et son camp au défi de concrétiser l'appel lancé par vidéo. « Les républicains ont de manière répété refusé de dire quel montant le président voulait pour les chèques directs. Enfin, le président est d'accord pour 2 000 dollars – les démocrates sont prêts à amener cela dans l'hémicycle cette semaine à l'unanimité. Faisons-le ! », a-t-elle réagi dans un tweet. Le sénateur républicain Lindsey Graham a, de son côté, jugé nécessaire que le plan d'aide, même s'il est « imparfait », entre en vigueur. « Le plus tôt sera le mieux », a-t-il écrit sur Twitter. Des millions pour promouvoir « la démocratie » au Pakistan En plus de l'envoi de chèques aux familles les plus fragilisées, le plan adopté par le Congrès prévoit notamment des aides aux petites entreprises et aux écoles, des allocations chômage supplémentaires de 300 dollars par semaine ou encore une enveloppe pour la distribution équitable de vaccins contre la Covid-19. « Elle s'appelle loi d'aide au Covid mais elle n'a presque rien à voir avec la Covid », a ajouté le président, citant pêle-mêle les aides contenues dans le texte pour le Cambodge ou la Birmanie et les financements destinés à l'armée égyptienne alors que cette dernière, dit-il, « va aller acheter de l'équipement militaire quasi exclusivement russe ». Il déplore aussi que le texte prévoie des millions de dollars pour promouvoir « la démocratie et des programmes sur le genre » au Pakistan, ou pour des institutions culturelles aux États-Unis. Le premier plan, d'un montant gigantesque de 2 200 milliards de dollars, avait été voté en urgence fin mars, lors de la première vague de la pandémie. Le président élu des États-Unis, Joe Biden, a quant à lui estimé que le plan d'aide de 900 milliards était « un premier pas » mais qu'il ne serait pas suffisant, et a annoncé qu'il demanderait l'an prochain au Congrès de voter un nouveau plan de soutien à l'économie américaine. « Nous devons travailler en impliquant les deux partis (républicain et démocrate). C'est seulement ainsi que nous nous en sortirons. »