Alors que les Etats-Unis ont entamé, lundi, leur campagne de vaccination, en Europe, de nombreux pays durcissent leurs restrictions face à l'accélération des contaminations. Un an après le premier signalement du SARS-CoV-2 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Chine, plusieurs pays à travers le monde continuent de prendre des mesures pour endiguer la seconde vague de l'épidémie de la Covid-19 et limiter les potentiels effets dévastateurs des rassemblements familiaux pendant les fêtes. Lundi 14 décembre, une infirmière new-yorkaise est devenue la première Américaine à être vaccinée contre la Covid-19, marquant le début d'une campagne de vaccination symbole d'espoir pour le pays le plus endeuillé par la maladie. Dans l'Union européenne, la contamination s'accélère, sans vaccin autorisé pour l'instant. Coup d'envoi de la campagne de vaccination aux Etats-Unis Plus de 300 000 personnes sont mortes de la Covid-19 aux Etats-Unis, selon un relevé lundi du comptage de l'université Johns-Hopkins. Avec leurs 300 000 décès, les Etats-Unis ont perdu l'équivalent de la population de la ville de Cincinnati, dans l'Etat de l'Ohio. Plus de 16 millions de personnes ont contracté le virus sur le sol américain. Mais le bilan réel est sous-estimé en raison du manque de tests au début de la pandémie. La campagne de vaccination contre la Covid-19 a par ailleurs démarré lundi, aux Etats-Unis, où une poignée d'hôpitaux ont commencé à administrer des premières doses du vaccin développé par l'alliance Pfizer-BioNTech. La Food and Drug Administration (FDA), chargée notamment de la sécurité des médicaments, avait autorisé vendredi soir son utilisation en urgence. Moins de quarante-huit heures après, l'Etat de New York a commencé à vacciner les membres de son personnel de santé, la première personne à en bénéficier étant une infirmière d'un service de soins intensifs du Long Island Jewish Medical Center, selon le gouverneur, Andrew Cuomo. «Premier vaccin administré. Félicitations aux Etats-Unis ! Félicitations au MONDE !», s'est réjoui le président des Etats-Unis, Donald Trump, sur Twitter. Peu après, le président élu, Joe Biden, qui doit prendre ses fonctions en janvier, tweetait à son tour : «Gardez espoir, des jours meilleurs arrivent.» Renforcement des restrictions en Europe L'inquiétude monte sur le Vieux Continent à l'approche des fêtes de fin d'année. La deuxième vague de l'épidémie s'accélère, notamment en Allemagne et en Italie. Selon les données compilées par l'Agence France-Presse, l'Europe est la zone qui a enregistré le plus de contaminations cette semaine (+ 236 700 en moyenne par jour). Aux Pays-Bas, le premier ministre, Mark Rutte, a annoncé, lundi soir dans une allocution télévisée depuis le siège du gouvernement, à La Haye, devant lequel étaient rassemblés des manifestants, la mise en place d'un confinement de cinq semaines. Les écoles, les magasins « non essentiels », les musées et les gymnases fermeront leurs portes à minuit et jusqu'au 19 janvier. L'Allemagne, où la pandémie «est hors de contrôle», selon le dirigeant de la Bavière, Markus Söder, entre, elle aussi, dans un confinement partiel mercredi, pour plus de trois semaines. Et les restrictions ne seront sans doute pas levées au début de janvier, a prévenu lundi Helge Braun, le chef de cabinet de la chancelière Angela Merkel. «Janvier et février sont toujours des mois difficiles en matière d'infections des voies respiratoires, a fait valoir M. Braun sur RTL. Je pense qu'un assouplissement global est très, très improbable.» Au Royaume-Uni, Londres et certaines régions du sud-est de l'Angleterre s'apprêtent à passer au plus haut niveau d'alerte en raison d'une augmentation «exponentielle» des cas de la Covid-19, potentiellement liée, selon les autorités, à une mutation du virus. Le passage au troisième niveau d'alerte implique notamment la fermeture des hôtels, pubs et restaurants, qui ne peuvent que faire de la livraison ou de la vente à emporter, et des lieux culturels comme les cinémas, théâtres et musées. Il interviendra à 00 h 01 mercredi. En République tchèque, le gouvernement a annoncé la réinstauration d'un couvre-feu nocturne, ainsi que la fermeture des restaurants et bars dans le pays pour Noël. Les mesures annoncées comprennent également une limitation à six personnes pour les rassemblements en intérieur et en extérieur, et une interdiction de consommer de l'alcool en extérieur, à partir du 18 décembre. En Suisse, le directeur de l'hôpital de Zurich a réclamé la mise à l'arrêt du pays. Plus au nord, la Lituanie va fermer la plupart des magasins à partir de mercredi. Pour sa première ministre, Ingrida Simonyte, «le risque est désormais partout». De son côté, la Turquie va imposer un couvre-feu de près de quatre jours à partir du soir du réveillon de Nouvel An, a annoncé le président, Recep Tayyip Erdogan. Celui-ci «sera appliqué de manière ininterrompue du 31 décembre à 21 heures jusqu'au 4 janvier à 5 heures», a-t-il déclaré. Un tel dispositif est déjà en vigueur dans le pays pendant le week-end depuis la fin de novembre. Plusieurs pays s'apprêtent à lancer leur campagne de vaccination Une aide-soignante de Toronto est devenue, lundi, la première personne vaccinée contre la Covid-19 au Canada. Dans le cadre de la campagne de vaccination mise en place par les autorités, des injections étaient aussi prévues dans deux maisons de retraite québécoises. Au Moyen-Orient, Abou Dhabi a aussi commencé à vacciner ses habitants, cinq jours après que les Emirats ont approuvé le vaccin du géant chinois du médicament Sinopharm. En Asie, Singapour s'est ajouté à la liste des Etats ayant approuvé le vaccin Pfizer-BioNTech, après le Royaume-Uni, le Canada, Bahreïn, l'Arabie saoudite, le Mexique et les Etats-Unis. En Europe, continent le plus frappé avec 480 650 décès et plus de 22 millions de cas, l'Agence européenne du médicament doit, elle, rendre un avis d'ici à la fin de décembre. Le vaccin russe Spoutnik-V efficace à 91,4 %, selon de nouveaux essais Selon des résultats publiés lundi sur la base d'essais et de données supplémentaires, le vaccin russe Spoutnik-V a un taux d'efficacité de 91,4 %. Depuis septembre, plus de 100 000 personnes ont déjà été vaccinées dans le cadre d'une campagne de masse en Russie. Moscou a également commencé à distribuer, au début du mois de décembre, le vaccin expérimental à travers 70 cliniques du pays. Sur les 22 714 participants à l'essai de ce candidat vaccin, 78 ont contracté la Covid-19, ont commenté des chercheurs de l'institut russe Gamaleya dans un communiqué. Parmi ces 78 cas confirmés, 62 avaient reçu un placebo, ont souligné les chercheurs.