Le procès de l'opposant algérien Karim Tabbou, figure majeure du «Hirak», le mouvement de contestation anti-régime né en février 2019, s'est ouvert lundi 30 novembre, a annoncé un de ses avocats. Le militant de 47 ans est poursuivi pour «atteinte au moral de l'armée». Il a été emprisonné pendant neuf mois avant de bénéficier d'une libération conditionnelle le 2 juillet dernier. «Le procès de Karim Tabbou a débuté devant le tribunal de Kolea», à une trentaine de km à l'ouest de la capitale, a indiqué Me Zoubida Assoul sur sa page Facebook. Le procureur a requis trois ans de prison ferme et une amende de 100.000 dinars (650 euros) à l'encontre de l'opposant, a-t-elle précisé. Son procès avait été déjà repoussé à plusieurs reprises en raison de l'épidémie de coronavirus. Les journalistes n'ont pas été autorisés à y assister, selon le vice-président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH), Said Salhi. Chef d'un petit parti d'opposition non agréé, l'Union démocratique et sociale (UDS), Karim Tabbou est l'un des visages les plus connus du «Hirak», sinon le plus populaire. Son portrait était régulièrement brandi lors des manifestations hebdomadaires contre le pouvoir en Algérie jusqu'à leur suspension en mars dernier en raison de la crise sanitaire.