La dette extérieure totale du Zimbabwe a monté en flèche à 8,2 milliards de dollars à la fin du mois de septembre dernier, a indiqué vendredi le ministre zimbabwéen des Finances, Mthuli Ncube. Cette forte augmentation de la dette est due notamment aux "pénalités et aux arriérés d'intérêts" accumulés dernièrement par le pays, a expliqué M. Ncube en présentant le Budget national 2021 du Zimbabwe. "Les arriérés restent une composante majeure de la dette extérieure, à 6,34 milliards de dollars, soit 77% de la dette extérieure", a souligné le ministre, notant que la dette extérieure multilatérale, à la fin de septembre 2020, s'élevait à 2,65 milliards de dollars, dont 90% d'arriérés. Prenant exemple sur d'autres pays comme l'Italie, la Grèce et le Japon, dont les ratios dette/PIB sont supérieurs aux seuils prudentiels de 60%, le Zimbabwe veut accorder plus d'attention à la gestion de sa dette pour éviter les risques liés à la viabilité budgétaire, a noté M. Ncube. Quant à la dette intérieure, a-t-il poursuivi, elle était au 30 septembre dernier de 152,8 millions de dollars américains, soit 1,2% du PIB et 1,8% de la dette publique totale. Le président Emmerson Mnangagwa avait promis de relancer l'économie zimbabwéenne et payer la dette extérieure que le pays n'arrive plus à rembourser depuis 1999 dans le cadre d'un plan prévoyant également un rétablissement des relations avec l'Occident après de longues années d'isolement sous le régime de l'ancien président Robert Mugabe. L'économie zimbabwéenne faisait face à de profonds problèmes bien avant la pandémie du Covid-19, avec une dépréciation de la devise nationale, une crise financière, une inflation excessive, un chômage élevé et une faible production industrielle. En 2019, l'économie du pays s'est contractée de près de 7 pc, selon le gouvernement. Des sources indépendantes estiment que cette contraction a dépassé les 10 pc.