L'Algérie est à nouveau confrontée au dilemme de voir le sommet de l'Etat frappée d'incapacité. Le président algérien Abdelmajid Tebboune est en Allemagne sous traitement Covid-19, laissant le pays sans gouvernail. L'absence du président intervient à un moment où l'Algérie est confrontée aux affres de la crise sanitaire. Le pays a «désespérément besoin d'une intervention gouvernementale efficace, les hôpitaux débordent de patients et le désespoir se répand parmi les citoyens», écrit le site moroccoworldnews. L'Algérie dépend de ses plus hauts dirigeants pour fonctionner. Sa nouvelle constitution, approuvée lors d'un référendum largement boycotté le 1er novembre, élargit les prérogatives de la tête du régime. Avec le président Tebboune frappé d'incapacité, en séjour prolongé en Allemagne, le pays «fait face à une énorme crise, étant dénué de leadership efficace. La situation actuelle reflète étrangement les derniers mandats du régime de l'ancien président Abdelaziz Bouteflika, dont les dernières années au pouvoir ont été embourbées dans la controverse après avoir subi un accident vasculaire cérébral débilitant» affirme la même source. Le journal algérien Liberté Algerie a décrit les crises économique et sanitaires actuelles du pays comme «le grand bouleversement». Les hôpitaux regorgent de patients Covid-19 alors que la situation laisse les citoyens stressés, anxieux, mal à l'aise, sans perspectives économiques. Les femmes sont confrontées à une explosion de violence domestique, selon le quotidien algérien. La présidentielle algérienne a tenté d'apaiser les inquiétudes concernant l'état de Tebboune, déclarant que le président algérien «subit des examens médicaux post-protocole». Les déclarations vagues du bureau de Tebboune n'ont guère rassuré les Algériens. Le quotidien français Le Figaro a décrit la situation difficile de l'Algérie comme une «présidence zombie» qui laisse le pays un navire «sans capitaine». Le Figaro a brossé un tableau désastreux du désespoir qui règne dans les esprits avec l'absence de Tebboune au milieu de la crise du Covid-19. «Personne n'a échappé à ce test de Dieu», a déclaré un citoyen inquiet au journal. Il a déclaré qu'un tiers de personnes issues de son quartier de son quartier avait été «emporté par la maladie». Des graffitis sur les murs d'Alger mentionnent «Oh mon Dieu, débarrassez-vous de cette pandémie!» L'état de santé d'Abdelmadjid Tebboune a conduit de nombreuses personnes en Algérie à considérer la crise comme une spirale incontrôlable. «Même le président, avec toute la protection dont il dispose, a été également affecté», a déclaré un citoyen au Figaro. L'absence de transparence sur la véritable condition du président algérien inquiète beaucoup. Depuis que les professionnels de la santé ont détecté des infections au Covid-19 dans le bureau présidentiel algérien il y a un mois, l'entourage de Tebboune a minimisé les inquiétudes, même après l'hospitalisation de ce dernier. Les citoyens algériens n'ont découvert la vérité sur la situation de Tebboune que par un message du prince héritier saoudien Mohammed bin Salman qui a fortuitement révélé la nouvelle tout en lui souhaitant bonne chance « à la suite à son infection par le nouveau coronavirus». Le quotidien algérien El Watan a qualifié le président de «contaminé, puis isolé, puis expatrié», déplorant le malheur de l'Algérie concernant les problèmes médicaux de ses dirigeants. L'absence de Tebboune ramène l'expérience traumatisante de l'Algérie avec un vide au leadership durant les dernières années de Bouteflika. La présidence algérienne contrôle une grande partie de l'appareil d'État, exerçant un empire de grande portée sur toutes les autres branches du gouvernement. Tebboune étant frappé d'incapacité, l'Algérie se retrouve avec les proches confidents du président qui contrôlent le palais présidentiel El Mouradia. À bien des égards, la condition de l'Algérie est liée celle du président Tebboune. Le président, un gros fumeur, est un patient Covid-19 à haut risque en raison de son âge. L'Algérie affronte l'inconnu, avec un leadership centralisé dans un bureau présidentiel vide alors que le virus continue de se propager de manière galopante.