La Cour constitutionnelle de Guinée a validé samedi l'élection du président sortant Alpha Condé à un troisième mandat lors du scrutin du 18 octobre. L'organisme juridique a également rejeté les recours déposés par l'opposition pour fraude. Deux semaines après les résultats de la présidentielle en Guinée, Alpha Condé a été définitivement proclamé, samedi 7 novembre, président de Guinée pour un troisième mandat consécutif à l'âge de 82 ans, après des mois d'une contestation qui aura coûté la vie à des dizaines de civils. La Cour constitutionnelle a rejeté les recours du principal challenger d'Alpha Condé, Cellou Dalein Diallo, et de trois autres des douze candidats à la présidentielle du 18 octobre. Elle a validé les résultats proclamés par la commission électorale nationale (Céni), qui décerne la victoire à Alpha Condé dès le premier tour. La Cour juge les recours « mal fondés », déclare « régulier » le scrutin et affirme qu'Alpha Condé « a recueilli 2 438 815 voix, soit 59,50 %, supérieurs à la majorité absolue », a annoncé son président Mohamed Lamine Bangoura en audience solennelle. « [Elle] déclare en conséquence qu'Alpha Condé est élu au premier tour de l'élection présidentielle du 18 octobre président de la République de Guinée », a-t-il ajouté. Le domicile de Cellou Dalein Diallo bloqué par les forces de sécurité Cellou Dalein Diallo a, de son côté, obtenu 33,5 % des suffrages, selon les chiffres officiels. Au moment où la Cour constitutionnelle proclamait Alpha Condé vainqueur de l'élection, les forces de sécurité guinéennes ont bloqué samedi les accès à la maison de Cellou Dalein Diallo. De lourds camions anti-émeutes ainsi que des pick-ups faisaient barrage dans la rue menant chez Cellou Dalein Diallo, dans la banlieue de Conakry. Des membres des forces de sécurité tenaient à distance ceux qui s'approchaient de la maison, où Cellou Dalein Diallo comptait initialement parler aux journalistes en début d'après-midi. La décision de la Cour constitutionnelle est sans appel et Alpha Condé va pouvoir commencer un nouvel exercice de six ans, éventuellement renouvelable une fois. La décision d'Alpha Condé de solliciter un troisième mandat de cinq ans à la suite d'un référendum constitutionnel en mars a été vivement critiquée par ses adversaires. La candidature d'Alpha Condé à sa propre succession a donné lieu à des mois de manifestations et de violences qui ont causé la mort de dizaines de personnes, dans la quasi totalité des civils.