L'auteur présumé de l'attaque qui a coûté la vie à trois personnes est de nationalité tunisienne. Le président français Emmanuel Macron a demandé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin de se rendre à Tunis pour discuter de la lutte contre le terrorisme, après l'attaque survenue jeudi 29 octobre à Nice, dont le suspect est un Tunisien de 21 ans, a annoncé l'Élysée dimanche 1er novembre. «Le président a demandé au ministre de l'Intérieur de se rendre en Tunisie la semaine prochaine pour une rencontre avec son homologue», a indiqué la présidence. La décision a été annoncée après un entretien téléphonique, samedi, entre le président français et son homologue tunisien Kais Saied, qui «a exprimé sa solidarité avec la France après les actes terroristes», a précisé la présidence. Lors de cet appel, les deux dirigeants «sont convenus de renforcer la coopération» franco-tunisienne «en matière de lutte contre le terrorisme». Ils ont notamment «abordé la question sensible du retour des Tunisiens avec obligation de quitter le territoire français (OQTF), en priorité ceux fichés S», a ajouté l'Élysée. Samedi soir, la présidence tunisienne avait indiqué qu'Emmanuel Macron et Kais Saied avaient également discuté de «la question de la migration clandestine et des solutions à trouver ensemble pour faire face à ce phénomène, qui s'aggrave». Brahim A., l'auteur présumé de l'attaque ayant fait trois morts dans la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption à Nice, est de nationalité tunisienne. Il avait quitté mi-septembre sa ville de Sfax, était entré clandestinement en Europe via l'île de Lampedusa (Italie) le 20 septembre. Il a rejoint la France la veille de l'attaque, selon une source proche de l'enquête. «Il est manifestement venu là pour tuer. Comment expliquer sinon pourquoi il s'est armé de plusieurs couteaux à peine arrivé?», a déclaré Gérald Darmanin à La Voix du Nord , avant d'ajouter : «Bien sûr, il appartient au procureur antiterroriste de définir quand son projet meurtrier s'est construit. Mais il n'est visiblement pas venu pour obtenir des papiers.» Samedi, le chef du gouvernement tunisien Hichem Mechichi a appelé ses ministres de l'Intérieur et de la Justice à coopérer pleinement avec les autorités françaises dans l'enquête et réitéré sa condamnation «totale et absolue» de cette opération «terroriste brutale et lâche». En parallèle de l'enquête ouverte en France, la Tunisie a également lancé une enquête. Après un pic des départs de Tunisie en 2011, suivi d'une forte chute, les tentatives d'émigration illégale augmentent à nouveau depuis 2017, le pays étant secoué par l'instabilité politique et durement frappé par la pandémie de nouveau coronavirus qui a entraîné une flambée du chômage.