Ce nouveau bilan porte à sept le nombre de morts dans ces eaux pour 2020. L'embarcation, apparemment un bateau de pêche-promenade, faisait route vers les côtes anglaises. Nouveau drame dans la Manche : quatre personnes sont mortes noyées, mardi 27 octobre, dans le naufrage d'un bateau convoyant une vingtaine de migrants en route vers les côtes anglaises, a fait savoir la préfecture du Nord en fin d'après-midi. Ce bilan, encore provisoire, porte à sept le nombre de morts dans ces eaux pour 2020, mais ce nombre pourrait s'alourdir. Parmi les victimes figurent une femme et deux enfants, de 5 et 8 ans, qui s'ajoutent à un homme noyé découvert dans la matinée. La préfecture avait indiqué plus tôt que parmi les 17 personnes rescapées dans la matinée, trois étaient en arrêt cardio-respiratoire, dont les deux enfants depuis décédés. Quinze autres naufragés, de nationalité iranienne, selon les premiers éléments ont été pris en charge par les centres hospitaliers de Calais et Dunkerque dont un homme en urgence absolue mais dont le pronostic vital n'est plus engagé, a ajouté la préfecture. Des recherches se poursuivaient en début de soirée pour retrouver d'éventuels autres naufragés, tandis qu'une enquête est menée par le procureur de la République de Dunkerque afin d'identifier les causes de ce naufrage. Embarcation de vingt personnes L'embarcation, apparemment un bateau de pêche-promenade, a été signalée en train de se retourner et de couler vers 9 h 30 par un plaisancier anglais, déclenchant une vaste opération de recherches qui se poursuivait en début d'après-midi avec six embarcations et trois moyens aériens mobilisés. Les autorités tentent de «récupérer le maximum de personnes» alors que le nombre exact de passagers n'est pas encore consolidé, «de 19 à 20», a rapporté M. Tourmente, précisant que les conditions météo pour cette traversée «n'étaient pas favorables du tout». Une enquête a été ouverte et confiée à la police des frontières, pour des qualificatifs d'homicide et blessures involontaires, a précisé le parquet. Quatre migrants sont déjà morts lors d'une traversée illégale de la Manche depuis le début de l'année 2020, selon les chiffres communiqués par les autorités, après quatre décès enregistrés en 2019. Les traversées se multiplient La trentaine de kilomètres qui séparent la Côte d'Opale française des falaises calcaires de Douvres, visibles par temps clair sur la côte britannique, sont réputés comme l'une des voies maritimes les plus fréquentées et dangereuses au monde. Pourtant, depuis 2018, les tentatives de traversée se multiplient. Entre le 1er janvier et le 31 août, 6 200 migrants – selon la préfecture maritime française de la Manche et de la mer du Nord – ont tenté leur chance, sur un bateau pneumatique pour les plus aisés, un paddle, un kayak ou une simple bouée pour les autres. En 2019, 2 358 personnes tentant la traversée ont été secourues puis ramenées sur les côtes françaises ou britanniques, contre 586 en 2018. La première à périr dans ces eaux a vraisemblablement été Mitra M., Iranienne de 31 ans, titulaire d'un master de psychologie, qui avait embarqué le 9 août 2019 sur un bateau pneumatique aux côtés de 19 migrants irakiens et iraniens, dont sept mineurs. Au cours de l'été 2019, un Irakien a également été retrouvé mort au large de Zeebruges (Belgique) après avoir tenté une traversée à la nage tandis que deux autres hommes, des Irakiens eux aussi, ont été retrouvés sans vie sur une plage au Touquet-Paris-Plage (Pas-de-Calais). Dans l'attente d'un passage, les candidats continuent d'affluer à Calais et Grande-Synthe, où ils s'installent dans des campements de fortune, régulièrement évacués par les préfectures du Nord et du Pas-de-Calais pour une «mise à l'abri». Fin septembre, les forces de l'ordre ont démantelé un immense campement près de l'hôpital de Calais où vivaient quelque 800 personnes, après une autre opération importante le 10 juillet.