Le secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement (PJD) et chef de la majorité gouvernementale, M. Abdelillah Benkirane, est engagé dans une course contre la montre pour apaiser la colère de Salaheddine Mézouar, président du Rassemblement National des Indépendants (RNI), son allié dans le gouvernement, selon les informations rapportées par le journal «As-Sabah» dans son édition de jeudi. Selon le journal, des contacts intenses sont entrepris par la direction du PJD dans les coulisses, « pour sortir des méandres de la course effrénée à la présidence des grandes villes et des régions, qui semble prendre une tournure pouvant conduire à un remaniement gouvernemental, le troisième, si aucun accord n'est trouvé pour le partage des présidences des conseils des villes et des régions, d'ici la fin de la semaine ». Les arrangements que M. Benkirane tente de trouver avec Mézouar ne semblent pas faciles, indique le journal, surtout lorsqu'on sait que les dirigeants du PJD affichent leur refus de se plier à ce qu'ils considèrent un «chantage» de leur allié. Sur le même sujet, le journal «Al Massae» écrit à la «Une » en gros titres : «Le PJD refuse le chantage et menace de recourir à des élections anticipées», faisant savoir que les membres du secrétariat général du PJD ont insisté, lors d'une rencontre qui les a réunis, lundi dernier, sur « l'impératif pour Benkirane de ne pas se soumettre au chantage du «parti de la colombe », et sur la nécessité pour le président du RNI de se conformer à l'accord conclu entre eux, prévoyant que le parti qui arrive premier dans une commune ou une région est habilité de plein droit à accéder à la présidence, sauf cas exceptionnels, et que les alliances devront se faire en priorité entre les partis de la majorité. Pour sa part, «Al Ahdath Al Maghribia» parle d'un « proche dénouement de la crise entre les partenaires de la coalition gouvernementale, qui s'est ravivée dans la course pour les présidences des régions», croyant savoir que «Mézouar a renoncé à son intransigeance et Benkirane a imposé sa vision du partage». Selon lui, Benkirane a réussi, quelques heures avant l'expiration du délai pour le dépôt des candidatures aux postes de présidents des régions, à «aplanir les difficultés ou, en tout cas, à préparer le terrain à des négociations détendues avec ses partenaires, ce qui s'est traduit par le renoncement du RNI à sa demande d'obtenir la présidence de deux régions, au lieu d'une seule comme M. Benkirane le lui a proposé». Dans son analyse des pendants de cette affaire, le journal indique que le rapprochement entre le PJD et le RNI, après une rupture de 24 heures, se fera aux dépens d'un troisième partenaire, le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) , car il est désormais clair que les camarades de Nabil Benabdallah perdront la présidence de la région de Souss-Massa, en la personne de Abdellatif Aemmou. « Al Ahdath Al Maghribia » s'attend à ce que la nouvelle répartition des régions conduise immanquablement à un remaniement ministériel après que la majorité gouvernementale ait cautionné l'accession de M. Mohand Laenser, ministre de la jeunesse et des sports, au poste de président de la région Fès-Meknès, ce qui l'obligera à renoncer ses charges gouvernementales pour cause d'incompatibilité». Quant au journal « Akhbar Al Youm», il a estimé que « le PJD s'est arrogé les grandes villes et a laissé les campagnes aux autres partis». Il publie les noms et les profils des personnes qui présideront des conseils municipaux, en particulier le ministre chargé des relations avec le Parlement et la société civile, Abdelaziz El Omari, à qui reviendra effectivement la tâche de succéder à M. Mohamed Sajid, à la tête du conseil de la ville de Casablanca. Selon le journal, «le commando du PJD», à qui a été confiée la mission de présider les conseils où le parti est arrivé premier, compte onze membres, le dernier à les rejoindre étant M Mohamed Sadiqi, directeur de cabinet du ministre de l'équipement et des transports, qui se verra confier la présidence du conseil de la ville de Rabat, en remplacement de M. Fathallah OUalalou. Dans le même sillage, le journal rapporte que «la majorité planifie pour écarter Elias El Omari de la présidence de la région du Nord» , faisant savoir que le PJD compte engager Saïd Khaïroun, député et ancien président du conseil municipal de Ksar El Kébir, dans la course contre Elias El Omari, soutenu par les partis de l'opposition. Le parti de M. Benkirane avait précédemment avancé le nom de Noureddine Mediane, président du groupe istiqlalien à la chambre des représentants, comme candidat à la présidence de la région-Nord.