Le juteux marché des sanisettes, qui est estimé à 1,3 milliard d'euros, est source de tous les soupçons. El Omari, qui a promis d'équiper tous les Casablancais en toilettes dans un raisonnable, a encore échoué. Alors que les conditions de passation du marché public relatives aux sanisettes restent couvertes d'ombre, le maire islamiste de Casablanca compte «consacrer une enveloppe de 4 millions de dirhams à la réfection de quelque quinze toilettes publiques», a-t-on appris lundi 14 septembre de notre confrère Le360, confirmant une information du site Anfaspress.com. Une sorte de mini-plan de relance pour le second oeuvre, mais l'addition s'avérée être salée. Selon la même source, «la réfection de chacune des 15 toilettes publiques coûtera au contribuable le montant de 266.666 MAD l'unité (...) la réparation d'une seule toilette publique est plus chère que le prix d'un appartement économique de 60 m2, en plein Casablanca», ajoutant que lors de «l'appel d'offres lancé pour la mise en place de ces toilettes, l'on se rappelle qu'il a englouti une enveloppe de 6 millions de dirhams. En d'autres termes, et en un laps de temps, soit les deux ou trois années qui séparent la mise en place d'une toilette publique et sa réfection, la facture à payer grimpe à 660.000 DH l'unité», s'indigne notre confrère. Ces dernières années, la question des toilettes publiques s'est introduite en toute discrétion dans l'agenda politique du maire de Casablanca. Confiné en périphérie du marché des problèmes de santé publique, les sanisettes ont été érigées en priorité par le maire El Omari, alors que plusieurs sources «s'interrogent sur la régularité de la passation et de l'exécution de ce marché» lancé alors que les coûts de la gestion de la ville de Casablanca. commençaient à déraper. Lorsqu'on les questionne sur leur action municipale, les maires du PJD mettent avant tout l'accent sur leur «bonne» gestion budgétaire, mais depuis leur accession aux affaires, leur capacité non seulement à faire les comptes mais aussi à rendre des comptes s'est considérablement amoindrie. Maîtriser les dépenses au maximum, contrôler les deniers publics, augmenter les recettes de la commune : zéro pointé pour M. El Omari. Alors que la situation de l'assainissement en milieu urbain se révèle comme l'un des principaux problèmes sanitaires dans une ville à très haute densité démographique que où une partie de la population vit dans des habitations de fortune, dans des conditions alarmantes compte tenu des infrastructures délabrées, Abdelaziz El Omari, veut faire de l'assainissement non pas un droit inaliénable adopté selon une approche de santé publique, mais une perspective entrepreneuriale à des fins électoralistes.