Comme attendu, le Parlement algérien a adopté jeudi le projet de révision de la Constitution, initiative phare du président Abdelmadjid Tebboune censée répondre aux aspirations du mouvement de protestation populaire, qui sera soumis à un référendum 1er novembre. La dernière mouture amendant la loi fondamentale a été approuvée à l'unanimité des 256 membres présents de l'Assemblée populaire nationale (APN), sur 462, lors d'un vote à main levée, a précisé le président de l'APN, Slimane Chenine. La réforme sera soumise à un référendum le 1er novembre, date anniversaire symbolique du début de la Guerre d'indépendance contre la puissance coloniale française (1954-1962). «Le projet s'inscrit en droite ligne avec les exigences de l'édification de l'État moderne et répond aux revendications du Hirak populaire authentique béni», a dit dimanche M. Tebboune, en allusion au mouvement de contestation qui a secoué l'Algérie pendant plus d'un an avant sa suspension il y a quelques mois en raison du nouveau coronavirus. Rédigé par une commission d'experts nommée en janvier dernier par le chef de l'État, il propose «un changement radical du mode de gouvernance» et promet de promouvoir «la prévention et la lutte contre la corruption», la «justice sociale» et «l'ancrage du pluralisme médiatique libre et indépendant». Cette révision constitutionnelle a pour ambition de rompre avec les 20 ans de règne d'Abdelaziz Bouteflika, l'ex-président chassé du pouvoir sous pression de la rue et de l'armée en avril 2019, synonyme d'autoritarisme, de corruption et de népotisme. Le projet d'amendement prévoit de renforcer le principe de séparation et d'équilibre des pouvoirs, afin d'épargner au pays «toute dérive de despotisme tyrannique», de moraliser la vie politique et de rendre transparente la gestion des deniers publics. «L'amendement de la Constitution est venu en réponse à la volonté du peuple qui s'est exprimé à travers le Hirak» et «a conduit à la chute du régime corrompu», a déclaré le Premier ministre Abdelaziz Djerad devant les députés.