Avec 100.477 décès et 3.012.412 cas confirmés, ce pays de 212 millions d'habitants est le deuxième le plus touché, qu'il s'agisse du nombre d'infections ou de morts, après les Etats-Unis. La pandémie de Covid-19 a fait plus de 722 000 morts dans le monde depuis fin décembre, selon un bilan établi, samedi 8 août, à partir de sources officielles. Près de 19,5 millions de cas ont été officiellement comptabilisés dans 196 pays et territoires, dont plus de 11,5 millions sont aujourd'hui considérés comme guéris. Les Etats-Unis, confrontés à une résurgence de l'épidémie depuis fin juin, restent de loin le pays déplorant le plus de morts. Le Brésil, deuxième pays le plus meurtri Le coronavirus a fait plus de 100 000 morts au Brésil et contaminé plus de 3 millions de personnes, selon le dernier bilan du ministère de la santé. En hommage, le président du Sénat, Davi Alcolumbre, a décrété un deuil officiel de quatre jours au Congrès. Avec 100.477 décès et 3.012.412 cas confirmés, ce pays de 212 millions d'habitants est le deuxième le plus touché qu'il s'agisse du nombre d'infections ou de décès, derrière les Etats-Unis. Les chiffres officiels doivent toutefois être relativisés en raison de l'insuffisance de tests, les spécialistes estimant que le nombre total de personnes contaminées pourrait être jusqu'à six fois plus élevé. Le Brésil déplore 478 morts par million d'habitants, un chiffre équivalent à celui des Etats-Unis (487), mais inférieur à celui de l'Espagne (609) ou de l'Italie (583). Le rythme des contaminations s'est accéléré ces dernières semaines dans les campagnes, à l'intérieur des terres, et dans les régions où le virus est arrivé plus tard, notamment dans le sud et le centre-ouest. En revanche, il est stable dans les Etats du sud-est comme Sao Paulo et Rio de Janeiro, les plus touchés en chiffres absolus, et en baisse dans les régions du nord, où la situation était catastrophique en avril et en mai. L'ex-président de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), a dénoncé samedi sur Twitter «l'arrogance d'un président qui a choisi de qualifier ce virus cruel de petite grippe, en défiant la science et même la mort, et qui portera en son âme la responsabilité de milliers de vies perdues». «C'est la guerre la plus dévastatrice qui s'est jamais abattue sur notre pays. La guerre de l'incurie, de l'absence de politique sanitaire, une leçon d'inhumanité», a déclaré pour sa part Marco Lucchesi, président de l'Académie brésilienne des lettres. Plus de 10.000 morts au Chili et en Afrique du Sud Plus tôt, le Chili a dépassé les 10.000 morts dues au nouveau coronavirus, cinq mois après l'apparition du premier cas dans ce pays latino-américain, l'un des plus touchés dans la région, a annoncé le ministre de la santé. Au cours des dernières 24 heures, il y a eu 53 nouveaux décès, portant le bilan total des morts à 10.011. Au cours de la même période, les autorités ont recensé 2 201 nouveaux cas de contamination, portant le total à plus de 370 000, a déclaré au cours d'une conférence de presse le ministre Enrique Paris. Mais le bilan des morts du virus au Chili atteint 13 426 si on inclut les morts suspectes, selon les critères de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans ce cas de figure, le Chili, qui compte 18 millions d'habitants, atteint un taux de 523,7 morts pour un million d'habitants. L'Afrique du Sud a, elle aussi, dépassé les 10 000 morts du coronavirus, selon le ministère sud-africain de la santé. Le pays a enregistré au total 553 188 cas de contamination, soit plus de la moitié des cas constatés sur l'ensemble du continent. Il s'agit aussi du cinquième plus grand nombre de cas de Covid-19 dans le monde. Plus de la moitié des nouveaux décès constatés samedi sont survenus dans la province du KwaZulu-Natal (sud-est). «Le pic [de l'épidémie] est ici, là où nous sommes», a déclaré le ministre de la santé, Zweli Mkhize, samedi en visitant un hôpital de cette province. En Nouvelle-Zélande, 100 jours sans aucun nouveau cas A l'inverse, l'épidémie ralentie en Nouvelle-Zélande. Le pays a atteint, dimanche, la barre des cent jours sans aucune nouvelle contamination au coronavirus. Il y a actuellement 23 cas personnes porteuses du Covid-19 dans l'archipel océanien mais elles ont toutes été dépistées à la frontière, en entrant dans le pays, et se trouvent en quarantaine. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a jugé le pays exemplaire pour avoir «éliminé avec succès la transmission dans la population». Un laisser- aller coupable en Europe Alors que la canicule s'abat sur une partie de l'Europe du nord, avec des températures dépassant les 35°C, les autorités sont bien en peine de faire respecter la distanciation physique, le port du masque et les autres mesures de prévention. Et ce alors que l'épidémie a fait plus de 213 000 morts sur le continent et donne d'inquiétants signes de redémarrage ces dernières semaines. Plusieurs personnes ont été interpellées samedi au cours d'une émeute provoquée par un ordre d'évacuation d'une plage dans la station balnéaire de Blankenberge, sur le littoral de la Belgique. Selon les médias, qui ont montré des images d'estivants lançant des parasols vers la police, les incidents ont été déclenchés par un groupe de jeunes priés de respecter les mesures-barrière. Au Royaume-Uni et en Allemagne aussi, des foules en quête de fraîcheur se sont massées sur les bords de mer. Les autorités locales ont averti que certaines plages du nord de l'Allemagne ainsi que de plusieurs lacs devraient fermer en raison de l'impossibilité de respecter une distance de sécurité d'un mètre et demi entre les personnes. En Autriche, environ 5 000 personnes ont manifesté samedi à Vienne afin de réclamer un soutien financier accru aux bars et boîtes de nuit et un assouplissement des règles sanitaires. Donald Trump supplante le Congrès Alors que les Etats-Unis sont en voie de franchir la barre des 5 millions de cas de Covid-19, avec plus de 160.000 morts, la Maison Blanche et les démocrates du Congrès étaient engagés depuis deux semaines dans des négociations pour parvenir à un nouveau gigantesque plan de soutien à l'économie. Mais ces discussions n'ont rien donné. Donald Trump a donc décidéde signer quatre décrets qui prévoient des coupes dans les charges salariales, une allocation chômage prolongée de 400 dollars par semaine, des protections pour les locataires menacés d'expulsion et un report du remboursement des emprunts étudiants.