Afin de faire face à l'augmentation soutenue de la demande nationale en énergie et d'atténuer sa dépendance énergétique, le Maroc a lancé en 2009 une stratégie axée sur la diversification de l'offre, notamment par le développement des capacités de sources renouvelables. Compte tenu du potentiel dont dispose le pays, ce plan vise à porter le poids de ces dernières dans le mix électrique à 42% à l'horizon de 2020, avec une part de 14% pour chacune des sources hydraulique, éolienne et solaire, et à 52% en 2030. A fin 2019, la capacité totale installée a atteint 10.946,1 MW, en augmentation de 78,3% par rapport à 2009, 64% des capacités additionnelles étant de source thermique, 21% éolienne et 15% solaire. En termes de structure, elle reste dominée par l'énergie thermique avec une part de 66,3% contre 68% en 2009, tandis que celle de sources renouvelables s'est renforcée de 1,6 point à 33,7% globalement. Cette proportion s'est accrue de 7,5 points à 11,1% pour l'éolien, de 6,4 points à 6,4% pour le solaire et a reculé, en revanche, de 12,3 points à 16,2% pour l'hydraulique. Ces avancées résultent d'un effort d'investissement important. Selon le Programme des Nations Unies pour l'Environnement1 , le Maroc s'est positionné en 2018 au 17ème rang des pays les plus performants en matière d'investissement dans les énergies renouvelables. De même, les statistiques de l'Agence Internationale des Energies Renouvelables montrent que le Royaume est actuellement le deuxième pays en Afrique et le premier au niveau de la région MENA en termes de capacité installée de sources renouvelables non hydroélectrique. Le renforcement significatif des capacités en termes d'énergie renouvelable ne s'est reflété toutefois que partiellement sur l'évolution de la structure de la production. En 2019, celle-ci est restée dominée à hauteur de 80,2%, contre 83,9% en 2009, par l'énergie thermique, le poids de la production verte ayant légèrement progressé à 19,8%. Par source, la part de l'éolien est passée de 1,9% à 11,7%, devenant depuis 2015 la première source renouvelable au détriment de l'hydraulique dont la proportion est revenue de 14,2% à 4,1%, celle du solaire se situant à 3,9% en 2019. La production d'électricité totale s'est accrue de 5,9% en moyenne annuelle depuis 2009. Au cours des deux dernières années en particulier, elle a largement dépassé la consommation, ce qui s'est traduit par une hausse des exportations, dégageant ainsi un solde positif de près de 928 GWh en 2019. Au regard de ces évolutions, la transition énergétique fait face à certains défis qui ne sont pas spécifiques au Maroc et qui sont liés notamment à l'instabilité de la production de l'électricité de source verte en raison de l'intermittence, celle-ci étant en effet influencée par les précipitations pour la production hydroélectrique, la vitesse du vent pour l'éolien et l'ensoleillement pour le solaire, ce qui pose des difficultés en matière de maitrise de l'offre et d'intégration au réseau électrique.