Un scandale en cache un autre. L'affaire Panama Papers qui vient d'éclater secouant la sphère politico-economico-sportif à l'échelle planétaire, rappelle, si besoin est, que malgré les autres scandales révélés dans le passé grâce aux Swiss leaks, UBS leaks ou Offshore leaks, les paradis fiscaux continueront d'exister. Et ce n'est pas un hasard qu'on les appelle ainsi. Avoir beaucoup d'argent, un peu trop même, c'est avoir déjà un pied au paradis, terrestre celui-là, pas celui dont rêve les humains dans l'au-delà. L'ampleur de ce nouveau scandale, fruit d'un travail d'une longue haleine mené durant une année par le International consortium of investigative journalists (ICIJ) en partenariat avec 107 médias, 378 journalistes dans 77 pays du monde, est telle qu'il expose au grand jour un pan entier des méandres de la finance mondiale et des paradis fiscaux, cette fois-ci au Panama. Pas moins de 12 chefs d'Etats ou de gouvernement (dont 6 en exercice), 128 responsables politiques, 29 milliardaires qui figurent dans le classement Forbes des 500 personnes les plus riches du monde, sont ainsi exposés. Il en est de même de personnalités du football comme Michel Platini, la star argentine du FC Barcelone Lionel Messi et autres. Parmi les dirigeants encore en activité qui ont profité des largesses du Panama en matière d'évasion fiscale, on trouve le président argentin Mauricio Macri, le premier ministre islandais Sigmundur Davío Gunnlaugsson, le président ukrainien Petro Poroshenko, le président des Emirats Arabes Unis et émir d'Abu Dhabi Khalifa bin Zayed bin Sultan Al Nahyan, le roi d'Arabie Saoudite Salman al Saud et le président russe Vladimir Poutine. Tous ont profité, via le cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, de lois panaméennes pour déplacer dans ce paradis fiscal une partie de leur patrimoine, échappant ainsi à l'impôt de leur pays. Outre les présidents encore en activité, d'autres qui ne sont plus en fonction aujourd'hui sont également cités. Parmi eux, on retrouve un ancien premier ministre géorgien, un ex-président soudanais ou encore un ancien émir du Qatar. Pour le quotidien français Le Monde, Panama Papers (11,5 millions de documents), c'est « 1 500 fois Wikileaks », 2 600 gigaoctets de données, contre « seulement » 260GO (10 fois moins) pour le dernier scandale similaire en date, Offshore Leaks.