Un village a été rasé et au moins 59 personnes ont perdu la vie mardi dans une attaque d'un groupe dissident de Boko Haram dans l'État du Borno, dans le nord-est du Nigeria. Les combattants du groupe État islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP) ont tué, mardi 9 juin, au moins 59 personnes lors d'une attaque contre un village d'éleveurs dans le nord-est du Nigeria. Les assaillants ont attaqué le village de Felo, dans le district de Gubio (État du Borno), faisant au moins 59 morts parmi les habitants, selon le chef de la milice antijihadiste Babakura Kolo, dont le bilan a été confirmé par un autre milicien et un chef local. « Cinquante-neuf corps ont été retrouvés lors de l'attaque », a déclaré Babakura Kolo. « Certains ont été abattus et d'autres ont été écrasés » par les véhicules de jihadistes. Cette attaque constituait des représailles à l'assassinat de combattants djihadistes par la milice d'autodéfense locale qui protégeait le bétail du village contre le vol, selon un chef local. Le vol de bétail à répétition avait incité les habitants à former une milice pour sécuriser leur village, a déclaré un autre milicien, Ibrahim Liman, qui a fait état du même bilan de 59 victimes. Les miliciens ont « chassé les insurgés » dans la brousse, tuant certains d'entre eux dans des échanges de feu, a expliqué Ibrahim Liman. Gubio, située à 80 kilomètres de la capitale régionale Maiduguri, a été à plusieurs reprises la cible des jihadistes d'ISWAP. En réaction, plus de 100 miliciens et chasseurs traditionnels ont été déployés par les autorités locales pour protéger la localité et ses environs contre les agressions. L'ISWAP est une faction dissidente de Boko Haram, qui a fait scission en 2016. Elle a multiplié les attaques meurtrières contre l'armée depuis deux ans. Mais ces derniers mois, les attaques contre les civils attribuées à l'ISWAP ont également augmenté. L'insurrection jihadiste a fait 36 000 morts et plus de deux millions de déplacés depuis 2009.