Avec 34.021 décès officiellement recensés, le Brésil est désormais le troisième pays le plus endeuillé au monde, derrière les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Pas de répit, vendredi 5 juin, en Amérique latine où le Brésil est devenu le troisième pays qui déplore le plus de morts du Covid-19, contre lequel l'Organisation des Nations unies (ONU) a appelé à un vaccin accessible à tous, devant être considéré comme un «bien public mondial». A l'échelle mondiale, la pandémie a fait plus de 387.000 morts depuis que le virus est apparu à la fin de décembre en Chine. Les Etats-Unis restent de loin le pays le plus touché (plus de 108 000 décès), suivis par le Royaume-Uni (39 904), le Brésil (34 021) et l'Italie (33 689). Côté traitement, l'étude retentissante et très critiquée du Lancet, qui doutait de l'intérêt de l'hydroxychloroquine contre le Covid-19, a finalement sombré avec la rétractation de trois de ses quatre auteurs. Le Brésil, qui compte 212 millions d'habitants, est devenu le troisième pays le plus endeuillé. Plus de 34.000 personnes y sont mortes du Covid-19, dont 1.473 en vingt-quatre heures, selon le ministère de la santé. Pour les spécialistes, les chiffres officiels sont largement sous-évalués. Le président d'extrême droite, Jair Bolsonaro, reste partisan d'un retour à une activité économique normale, au mépris des mesures de confinement prises par les gouverneurs des Etats. La maladie continue sa progression galopante dans le reste de l'Amérique latine, mettant sous pression les systèmes de santé. Au Pérou, pays qui compte plus de 5.000 morts, le gouvernement a déclaré jeudi, face aux graves pénuries d'oxygène nécessaire pour maintenir en vie les patients, qu'il était considéré comme une « ressource stratégique ». « Les patients n'ont plus d'oxygène à l'intérieur [de l'hôpital], j'ai dû acheter deux ballons pour que mon père puisse y être transféré », témoigne Olga Bravo, 44 ans, à Lima. La propagation du virus s'accélère aussi au Mexique, qui a recensé mercredi plus de 1 000 morts en vingt-quatre heures pour la première fois. Le bilan total dépasse 11 000 décès Les moyens ne font pas encore défaut en Haïti pour lutter contre le coronavirus, mais beaucoup de patients se présentent trop tard à l'hôpital, doutant de la dangerosité du virus ou effrayés par des rumeurs d'injections mortelles dispensées aux malades du Covid-19. Selon le dernier bilan officiel, publié mercredi soir, parmi les 2 640 personnes testées positives en Haïti, 50 sont mortes. Les autorités reconnaissent que ces statistiques ne sont pas représentatives, compte tenu du faible nombre de tests réalisés. La course aux vaccins et traitements mobilise toujours de grandes sociétés pharmaceutiques. « Un vaccin contre le Covid-19 doit être vu comme un bien public mondial, un vaccin pour les peuples », a de son côté estimé jeudi le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, lors d'un sommet virtuel de l'Alliance pour le vaccin sous les auspices du Royaume-Uni. Il a réuni plus de 35 chefs d'Etat et de gouvernement et permis de recueillir 8,8 milliards de dollars pour la vaccination en général.