La plupart des musulmans du monde célèbrent dimanche l'Aïd el-Fitr, la fête marquant la fin du mois de jeûne du ramadan, assombrie cette année par les mesures visant à endiguer la pandémie de Covid-19. La fête d'el-Fitr, l'une des plus importantes du calendrier musulman, est traditionnellement célébrée par des prières à la mosquée, des visites familiales et des achats de vêtements, de cadeaux ou de friandises. Mais cette année, les célébrations doivent composer avec le nouveau coronavirus. De l'Egypte à l'Irak, en passant par la Turquie et la Syrie, plusieurs pays ont interdit les prières collectives. Certains ont renforcé les restrictions après qu'un certain relâchement pendant le ramadan a entraîné une hausse des infections selon les autorités. La grande mosquée de La Mecque était quasiment vide dimanche. Du haut d'une tribune, un imam a tenu une prière à huis clos. Devant lui, des agents de sécurité, certains portant des masques, se tenaient devant quelques fidèles répartis en rangées disposées en cercle. En Tunisie, une quarantaine de fidèles ont prié, à deux mètres de distance, à la grande mosquée Malek Ibn Anas de Carthage, où se rassemble d'habitude pour l'Aïd une foule de croyants. La mosquée de la Zitouna, haut lieu historique de l'islam au cœur de la médina de Tunis, est elle restée vide, un événement rarissime depuis sa fondation au VIIe siècle selon des imams. En Russie, le deuxième pays le plus touché du monde en nombre de contaminations, les dignitaires religieux musulmans ont appelé les croyants à «rester à la maison et à créer une ambiance festive en famille». Il a été décidé d'ouvrir pour les prières uniquement les plus grandes mosquées des villes russes, mais avec participation «du nombre minimal de personnes» nécessaire pour une prière collective.