Alors que les pertes d'emploi s'intensifient, près de la moitié de la main-d'œuvre mondiale risque de perdre ses moyens de subsistance, alerte l'OIT (Organisation internationale du travail). La poursuite de la baisse significative du nombre d'heures travaillées dans le monde en raison de la pandémie a pour conséquence que 1,6 milliard de travailleurs de l'économie informelle doivent désormais faire face au danger immédiat de voir leurs moyens de subsistance anéantis. Selon une note de l'OIT, la baisse du nombre d'heures travaillées pour le trimestre en cours devrait s'aggraver de manière significative par rapport à l'estimation précédente. Si l'on compare aux niveaux d'avant la crise, une baisse de 10,5% est attendue, équivalente à 305 millions d'emplois à temps plein, avec comme base une semaine de travail de 48 heures. L'estimation précédente prévoyait une chute de 6,7%, équivalente à 195 millions de travailleurs à temps plein. Ceci est la conséquence de la prolongation et de l'extension des mesures de confinement. Au niveau mondial, plus de 436 millions d'entreprises font face à des risques élevés de perturbations. Ces dernières exercent leur activité dans les secteurs économiques les plus touchés, comme c'est le cas de 232 millions d'entre elles dans la vente en gros et au détail, 111 millions dans l'industrie, 51 millions dans l'hôtellerie et la restauration, et 42 millions dans l'immobilier et d'autres activités commerciales. Les pays doivent ainsi prendre des mesures de relance économique qui doivent être génératrices d'emplois. Elles doivent être soutenues par des politiques et des institutions du travail plus robustes, et des systèmes de protection sociale mieux financés et plus complets.