En Afrique de l'Ouest, le Burkina Faso fait figure de maillon faible dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, écrit France 24. Dans le nord du pays, en proie à des attaques incessantes, des provinces entières sont menacées. Et une crise humanitaire sans précédent est en cours, alors que le Covid-19 commence seulement à se propager. Rien ne semble arrêter l'expansion galopante des groupes jihadistes dans le nord du Burkina Faso. Les Forces de défense et de sécurité (FDS) essuient régulièrement de lourdes pertes face aux attaques de l'organisation État islamique et du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM), qui a prêté allégeance à Al-Qaïda. Avec l'armée burkinabè, les soldats français de la force Barkhane ont récemment mené plusieurs opérations importantes dans cette zone, frontalière du Mali et du Niger. Sans pour autant remporter de victoire décisive. Prise entre deux feux, la population fuit en masse et le flot des déplacés grossit de manière exponentielle. Ils sont près de 850 000 aujourd'hui, d'après l'ONU, soit dix fois plus qu'il y a un an à peine. Le 10 février, un groupe djihadiste avait fait irruption dans la ville de Sebba, également dans le nord du Burkina Faso, avant d'enlever sept personnes dans le domicile d'un pasteur. Trois jours plus tard, cinq personnes dont le pasteur ont été retrouvées mortes, tandis que les deux autres, des femmes, ont été retrouvées saines et sauves. Plusieurs imams ont également été assassinés par des djihadistes dans le nord du Burkina depuis le début des attaques, il y a quatre ans. Ces attaques sont devenues de plus en plus fréquentes et meurtrières. Les attaques dans ce pays frontalier du Mali et du Niger ont fait environ 750 morts et 600 000 déplacés depuis 2015. Selon l'ONU, 4.000 personnes ont été tuées en 2019 lors d'attaques djihadistes dans ces trois pays.