Les plans de continuité d'activité, financés par de l'argent public et privé, comprennent des dispositifs de prêts et des aides sociales, destinés à encaisser le coût économique de l'épidémie. Le Maroc annoncé, mardi 21 avril, un «vaste plan de soutien» économique et social d'un montant de 33 milliards de dirhams pour soutenir les entreprises et les personnes les plus vulnérables confrontées à la pandémie Covid-19. Des allocations sociales pendant trois mois viendront en aide à des «millions de Marocains dans l'économie informelle» et les hors d'emploi. Pour le volet économique, le gouvernement a proposé des facilités de prêts aux entreprises pour couvrir « leurs coûts opérationnels et remédier aux tensions de trésorerie ». Ce plan doit permettre d'aider «plus de 75.000 entreprises» dans cette période difficile, affirme Les Echos. Pour être éligibles, les entreprises doivent avoir perdu 50% de leur chiffre d'affaires du mois de mars par rapport à la même période en 2019. Le Maroc tourne au ralenti depuis son entrée en confinement national le 20 mars. Cette mesure a été prolongée jusqu'au 20 mai au moins. Seuls les services jugés «essentiels» ont été autorisés à ne pas suspendre leurs activités. Les fonds du plan d'aide accéléreront les dépenses du gouvernement pour la prestation de services, tout en essayant de maintenir les entreprises à flot. Souvent masqués, les élus de l'hémicycle ont adopté de nouvelles mesures en faveur des petites et moyennes entreprises et aux hôpitaux cette semaine. Le Maroc, pays de quelque 35 millions d'habitants recense un peu plus de trois millions de pauvres, selon les statistiques officielles. La pandémie s'ajoutant à la sécheresse et à une cure d'austérité, près de 10 millions de Marocains pourraient se retrouver dans une situation peu enviable, selon la Banque mondiale. Face à l'urgence, la première mesure a ciblé les salariés sans emploi affiliés à la sécurité sociale : environ 800.000 personnes se sont déjà inscrites pour toucher des indemnités mensuelles. Les effets économiques massifs du verrouillage national, maintenant dans sa cinquième semaine, s'accentuent. En cette ère d'incertitude et de volatilité des marchés, alors que les marchés mondiaux plongent sous la pression, la seule certitude qui reste est que l'économie se dirige vers une contraction encore plus profonde. Les trois quarts des travailleurs ne bénéficiant d'aucune couverture sociale, les autorités ont eu recours au registre d'assistance médicale destinée aux ménages les plus démunis (Ramed), soit environ six millions de ménages. Des aides jusqu'à 1.200 dirhams ont été approuvées. Aux aides financières, s'ajoutent un gel des factures d'eau et d'électricité et des reports de crédit à la consommation. Bank al-Maghrib a déclaré qu'elle autoriserait les banques à recourir à tous les moyens de refinancement disponibles en dirhams marocains ou en devises fortes. La Banque prolongera les délais de refinancement, en plus d'élargir sa gamme d'obligations et de titres. Elle a également annoncé l'amélioration de son programme de refinancement des petites et moyennes entreprises (PME), en fusionnant les prêts opérationnels, en plus des prêts d'investissement, et en augmentant la fréquence des refinancements. Les banques marocaines ont commencé à mettre en œuvre les mesures prises par le «Comité de vigilance économique», telles que le report des versements de prêts sans frais ni amendes supplémentaires jusqu'à fin juin, et le financement des entreprises, le paiement des salaires et l'acquisition de matières premières.