Après l'Italie, l'Espagne a annoncé samedi soir une mise à l'isolement quasi totale de ses habitants qui ne pourront sortir de chez eux que pour aller travailler ou acheter à manger notamment, afin de freiner la propagation du coronavirus. L'annonce de cette mesure d'urgence, qui rentre dans le cadre de l'état d'alerte décrété samedi pour deux semaines, intervient alors que 1.500 nouveaux cas ont été enregistrés depuis vendredi soir. Au total, plus de 5.700 cas ont été détectés et au moins 183 personnes sont mortes dans le pays qui est le deuxième plus affecté en Europe derrière l'Italie, qui a déjà pris de telles mesures. Les Espagnols pourront sortir de chez eux pour aller « travailler », « acheter le pain », aller à la pharmacie, se faire soigner, s'occuper de proches âgés ou en situation de dépendance mais « pas pour aller dîner chez un ami ou boire un café », a annoncé le premier ministre espagnol. Les forces de l'ordre seront chargées de veiller à l'application de cette interdiction, a-t-il indiqué. M. Sanchez a par ailleurs indiqué que l'ensemble des commerces non essentiels seraient fermés dans l'ensemble du pays. Une mesure déjà prise dans plusieurs régions comme celle de Madrid, la plus touchée d'Espagne avec près de 3.000 cas, ou l'Andalousie (sud). Dans un pays hautement décentralisé, l'état d'alerte permet en outre à l'Etat de reprendre en main la gestion de l'ensemble du territoire en matière sanitaire et de maintien de l'ordre notamment. A Madrid, cette mise à l'isolement est déjà une réalité depuis que les autorités régionales ont décrété vendredi la fermeture de tous les commerces non essentiels. Si, dans les supermarchés, les Madrilènes continuaient à faire des réserves et à laisser les rayons à moitié vides, les rues et les places comme la célèbre Puerta del Sol étaient désertes. La fermeture des écoles a été décrétée par ailleurs par toutes les régions tandis que musées, lieux touristiques ou encore stations de ski ont baissé le rideau. Dans plusieurs villes côtières, les plages ont même été fermées comme à Malaga. A quelques semaines du début de la Semaine sainte, Séville a annoncé l'annulation de ses célèbres processions préparées pendant des mois et qui attirent chaque année des dizaines de milliers de personnes. D'autres villes ont fait de même à travers l'Espagne.