Affaire Si « Brahim »: Les services de sécurité français voulaient-ils s'en débarrasser La découverte, lundi dernier à Séfrou, par les services de la préfecture de police de Fès, de tout un arsenal au domicile du ressortissant français converti à l'islam, Broustail Manuel Pierre Angelo, alias «Brahim», arrêté le même jour au moment de son accès au royaume en provenance de Nantes, interpelle au premier chef les autorités françaises, en particulier leurs services de sécurité. En effet, si leurs homologues marocains ont fait preuve d'une vigilance à toute épreuve, reflet d'un professionnalisme reconnu au niveau international, l'on se demande ce qu'il en est de leurs homologues français. Pour ne pas trop remuer le couteau dans la plaie – en rappelant notamment leur gestion bâclée des attentats du 13 novembre 2015- il y a lieu de s'étonner de voir débarquer un bonhomme en provenance d'une ville française, en l'occurrence Nantes qui, jusqu'à preuve du contraire fait partie d'un pays en plein état d'urgence, et avec comme bagage, entre autres, quatre couteaux de cuisine, une machette, deux canifs, une matraque rétractable, une cagoule noire et une bonbonne de gaz? Quand on sait que dans presque tous les aéroports du monde et depuis belle lurette, les passagers ainsi que leurs bagages sont passés au peigne fin, on a le droit de se demander si en France, et dan ce cas précis, on a affaire à une passoire. Manuel Broustail, cet ancien militaire peut se targuer d'avoir déjoué la vigilance des services de sécurité chez lui en France, mais doit se sentir frustré de ne pas avoir fait de même au Maroc où l'on veille au grain, et où l'on prend très au sérieux la question de la sécurité. Arrivé à bord du vol 4428 de Ryanair qui décollait de l'aéroport de Nantes-Atlantique, Si « Brahim » sait désormais qu'au Maroc et ses frontières, il faut montrer pattes blanches, et que les procédures de sécurité sont suivies à la lettre, contrairement à l'aéroport de Nantes où les autorités de sécurité, pointées du doigt d'ailleurs par la compagnie Ryanair, tentent de se dédouaner en affirmant que «toutes les procédures de sécurité ont été respectées». D'après celles-ci, le bagage emporté en cabine a bien été contrôlé lors de l'embarquement et ne contenait rien de suspect. Quant au bagage en soute, il a été contrôlé par des détecteurs électroniques d'explosifs, qui n'ont pas réagi. Ces mêmes autorités qui ont tout contrôlé et qui n'ont rien trouvé, nous apprennent que l'arrestation de si « Brahim », à l'aéroport de Fès n'est pas le fruit du hasard car, cet individu avait été signalé aux autorités marocaines par la France, ce que démentent ces dernières. On apprend ainsi, pêle-mêle, qu'il avait fait l'objet d'une assignation à résidence jusqu'à la mi-février, qu'il avait été radié de l'armée pour sa radicalisation, pour ensuite s'affirmer comme le leader d'un groupe de musulmans radicalisés à Angers, organisant même à l'occasion «des entraînements de type paramilitaire». Avec tous ces renseignements, l'on se demande si les services de renseignements et de sécurité français voulaient nous « fourguer » cet individu en le laissant « déménager » avec tout un arsenal en guise de bagage.