Durant l'émission « kadayaa wa araa», mardi dernier sur Al Oula, un des dirigeants du Parti de la Justice et du Développement (PJD), et non des moindres, Abdelali Hamieddine a abordé, sans qu'il lui soit demandé par l'animateur Abderrahmane El Adaoui, le scandale du maire de Rabat, Mohamed Sadiki, autre poids lourd du parti, en déclarant que ce dernier a bénéficié de la retraite anticipée à la société Redal. Mais en réalité, il s'agit là d'un mensonge car, et comme l'a publié le site barlamane.com mercredi dernier, Sadiki a quitté Redal sur la base d'une lettre manuscrite dans laquelle il a sollicité le départ pour des raisons de santé, et à sa demande, une commission médicale s'est réunie et a décrété que l'intéressé souffrait d'un handicap physique, après quoi, la société a décidé sa « réforme » avec tout ce que cela suppose comme indemnités. Juste après son départ de Redal, le 1er juin 2012, Sadiki a intégré le ministère de l'équipement et du transport en tant que directeur de cabinet d'Abdelaziz Rebbah. La tentative de Hamiedine d'innocenter son collègue du parti, en plein plateau de télévision, en direct et de surcroît à la fin de l'émission comme pour marquer le coup, a de quoi susciter de nombreuses interrogations dans la mesure où il s'agit là d'un scandale moral, financier et politique dévoilé au grand public, un scandale qu'on ne peut défendre tellement les faits qui sont reprochés au maire de Rabat, sont « crystal clear ». Mais, le comportement de Hamieddine, que les amis et proches de l'étudiant Ait Jid considèrent qu'il est impliqué dans son assassinat, ne surprend pas outre mesure car venant de la part d'un individu qui a exploité la position de son parti au sein du gouvernement pour être affecté à la Faculté de droit de Rabat, et qui a également tenté de caser son épouse à la faculté de Mohammedia n'eut été la vigilance et l'opposition d'un des membres de la commission de sélection. Abdelilah Benkirane n'a-t-il pas déclaré un jour qu'il mettait au défi quiconque qui prouverait l'existence d'un seul responsable corrompu dans les rangs de son parti ? L'occasion lui est, plus que jamais, offerte à présent de s'exprimer sur l'affaire Sadiki, et dire ce qu'il pense de Hamieddine qui le défend.