La vague de protestation qui a touché l'Algérie témoigne d'une foi renouvelée dans le pouvoir des citoyens et des citoyennes. En Algérie, les autorités ont cherché à réprimer les manifestations en arrêtant arbitrairement et en poursuivant en justice de très nombreux manifestants, append-on du rapport annuel d'Amnesty International sur la situation des droits humains dans la région Mena (région du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord) en 2019. Dans ce contexte, l'ONG de défense des droits de l'Homme souligne que des policiers et des gendarmes, bien souvent en civil, ont arrêté arbitrairement des centaines de personnes qui manifestaient pacifiquement, et dans de nombreux cas ont confisqué leur téléphone afin d'empêcher la diffusion d'informations sur les événements. À partir du mois de juin, plus de 100 manifestants ont été renvoyés devant les tribunaux pour répondre de charges liées à l'expression, pourtant pacifique, de points de vue sur le Hirak ou d'opinions exprimées pendant des manifestations. Des dizaines d'entre eux ont été condamnés à des peines de prison. En juin et juillet, le ministère public a inculpé au moins 34 manifestants et manifestantes pacifiques d'«atteinte à l'intégrité du territoire national». En octobre et novembre, les tribunaux ont condamné au moins 28 de ces personnes à des peines allant jusqu'à 18 mois de prison. En septembre, 24 militants au moins ont été inculpés d'«incitation à un attroupement non armé», rapporte Amnesty International. En outre, le lancement de la campagne pour l'élection présidentielle, en novembre, a été marqué par la multiplication des arrestations par les forces de sécurité. Selon des organisations locales de défense des droits humains, 300 personnes au moins auraient été arrêtées pour la seule période allant du 17 au 24 novembre. En décembre, les autorités ont libéré au moins 13 militants pacifiques. Les autorités ont interdit les activités de plusieurs associations, bien souvent pour des motifs liés aux manifestations organisées dans le cadre du Hirak. Au cours de l'année, au moins 10 journalistes algériens qui couvraient les manifestations du Hirak ont été arrêtés et quatre journalistes étrangers ont également été interpellés, puis expulsés. De plus, les autorités ont ordonné la fermeture de 9 églises chrétiennes. Les forces de sécurité ont arrêté et détenu des milliers de migrants venus d'Afrique subsaharienne. Certaines de ces personnes ont été transférées de force dans l'extrême sud de l'Algérie, d'autres ont été expulsées vers d'autres pays, affirme le rapport. A noter que des organisations de défense des droits des femmes se sont mobilisées dans le cadre du Hirak et ont réclamé la fin de toutes les formes de violence liée au genre et l'abrogation du Code de la famille, qui est discriminatoire à l'égard des femmes dans les domaines du mariage, du divorce, de la garde des enfants et de la tutelle.