Le Représentant de la délégation de l'Union européenne (UE) au Maroc, Jean Cardona, a fait savoir que le Maroc est un partenaire "prioritaire" avec lequel l'UE développe une coopération renforcée pour lutter efficacement contre la traite des êtres humains. La traite des êtres humains constitue l'une des pratiques les plus abjectes pratiquées par les réseaux criminels organisés. Il va sans dire que ces pratiques inacceptables contreviennent aux valeurs et aux droits les plus fondamentaux tels que le respect de la dignité humaine et les droits de l'Homme. Ainsi, chaque année, ce sont près de 2,5 millions de victimes , principalement des femmes et des enfants qui sont recrutées et exploitées à l'échelle globale. Le Maroc s'est doté en août 2016 d'une loi criminalisant la traite des êtres humains, avec des peines pouvant aller jusqu'à 30 ans de prison. Grâce à cette loi, le gouvernement marocain a franchi une étape importante pour la mise en place d'une réponse globale et cohérente à ce crime. De plus, le Maroc a boosté sa législation contre la traite des êtres humains en adoptant un décret publié au Bulletin officiel du 19 juillet 2018 qui met en place une commission qui sera chargée de coordonner les mesures de lutte contre la traite des êtres humains. Une mesure qui vient renforcer les dispositions de la loi 27-14. La commission regroupe des représentants de plusieurs départements ministériels et elle devra soumettre des propositions au gouvernement pour faire face à ce phénomène. Pour accompagner l'installation de la nouvelle commission, une campagne de sensibilisation a été lancée. Véritable forme moderne d'esclavage qui interpelle la conscience collective, la traite d'êtres humains avec son corollaire d'exploitation sexuelle, du travail forcé, et de trafic d'organes, est un véritable drame social contre lequel doit être menée une lutte acharnée, pour donner à l'espèce humaine toute sa valeur. Par ailleurs, l'UE a lancé, le 18 octobre 2019, un projet de démantèlement des réseaux criminels transfrontaliers impliqués dans la traite des personnes et le trafic illicite de migrants en Afrique du Nord. Ce projet, dont le coût global s'élève à 15 millions d'euros, dont 3,5 millions consacrés au Maroc, vise à soutenir le Royaume et le reste de l'Afrique du Nord dans le démantèlement de ces réseaux dans cette région et ce, en améliorant les capacités des autorités chargées de la détection et de l'interception de ces organisations criminelles, de même que leurs capacités d'identification et d'enquête dans ces affaires, tout en protégeant les victimes. Etalé sur 3 ans, ce projet, parrainé par l'Union européenne (UE) et le bureau régional des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, ambitionne de développer les compétences des instances chargées d'application de la loi, de contribuer au démantèlement efficace et rapide des réseaux criminels et de renforcer les capacités des praticiens de la justice pénale relative aux affaires de traite des personnes et de trafic illicite de migrants, tout en se focalisant sur la coopération régionale et internationale. Pour rappel, quelque 73.973 tentatives de migration irrégulière ont été avortées en 2019 par le Maroc et 208 réseaux de trafic démantelés, dans le cadre de la lutte contre la migration irrégulière et la traite des êtres humains menée par le Royaume.