Pour entamer l'opération «dépersonnalisation» du PAM, Abdellatif Ouahbi, frais patron du PAM, veut épurer le conseil national et le bureau politique des lieutenants encore fidèles à ses prédécesseurs. Abdellatif Ouahbi, nouveau secrétaire général du Parti authenticité et modernité (PAM, libéral) cherche à bâtir à son profit une base partisane conçue comme la pierre angulaire de son entreprise de construction du premier parti de l'opposition. À peine élu, il affiche l'ambition de renouveler la structuration nationale du parti, de mettre la main sur le comité exécutif et de procéder au cloisonnement des organes liés à ces prédécesseurs dans le bureau fédéral, tout en garantissant une représentation équilibrée pour l'ensemble des sensibilités. Pour Ouahbi, les courants fidèles à Hakim Benchamach et à Ilyas Omari, c'est fini. Le patron du PAM souhaite créer les conditions d'un appareil pérenne et solide. Une réorganisation des structures s'engage dans la perspective des échéances de 2021, et une tendance au remodelage de la direction nationale du PAM se confirme, affirment des sources au sein du parti à Barlamane.com. Le parti doté de nombreux niveaux structurés en échelons nationaux et locaux, cherche fidéliser les circonscriptions électorales situées au nord. La question des «courants» cristallise les soubresauts qui agitent le PAM quant à sa nature institutionnelle. Ils représentent les diverses lignes de pensée à l'intérieur du parti. Sauf que Abdellatif Ouahbi, conscient de l'effet négatif de cette multiplicité de tendances et le fractionnement qu'elle implique, aurait décidé de prôner une ligne censée correspondre à l'intérêt général et devant fonder la légitimité des décisions prises par le groupe politique. Après la crise profonde qu'a révélée la rivalité entre les deux courants qui se disputaient la tête du parti, Abdellatif Ouahbi, nouveau président du PAM, cherche à refonder un parti pouvant revendiquer le statut de premier parti de l'opposition. Durant plusieurs mois, le PAM a été déstabilisé non seulement par une crise d'autorité mais par une crise de l'institution partisane derrière laquelle se profilait, de surcroît, une controverse idéologique autour de la question de l'orientation du parti.