Les enseignants contractuels, qui réclament les mêmes droits que leurs collègues fonctionnaires ainsi que de limiter les grosses disparités régionales dans le secteur de l'Education, redescendent dans la rue. Ils seront en grève pendant quatre jours, à partir du 19 février, dans l'ensemble du royaume. Des milliers d'enseignants s'apprêtent à entamer une grève, le 19 février et pendant quatre jours, pour réclamer une revalorisation de leurs conditions de travail. Les contractuels, qui mènent leur première action cette année, manifestent souvent devant les académies régionales dans différentes villes marocaines pour faire entendre leur voix. Ils protestent contre la politique de «recrutement par contrat» (CDD) mise en vigueur par la coalition menée par le Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste) depuis 2016 et massivement utilisée depuis. Sur les 250.000 enseignants que compte le royaume, quelque 60.000 ont, en effet, été embauchés sur ces contrats. Concrètement, la coordination d'enseignants dits «contractuels» réclame le statut qui leur accordera droit aux mêmes salaires que les permanents, ainsi que les différentes allocations rattachées à leur fonction. Le gouvernement leur a formulé différentes propositions, mais toutes ont été jugées insuffisantes au fil des rencontres avec les partenaires sociaux. Dans les faits, une proposition censée « modifier» leur statut, est au menu du ministère de l'Education nationale. Les syndicats à l'origine de cette mobilisation unitaire espèrent que les journées d'action lancées le 19 février ne seront qu'«une étape» pour «relancer» le dialogue et demander au gouvernement qu'il «entame enfin des négociations sur de nouvelles bases». Mi-novembre, après une troisième rencontre entre les deux parties, les représentants des enseignants grévistes avaient annoncé que le dialogue avec le gouvernement n'a pas abouti. Les contractuels avaient entamé une grève le 3 mars en 2019 contre la loi-cadre sur l'enseignement et contre les mouvements de privatisation de l'enseignement public. La politique de recrutement massif par contrat est considérée par les grévistes comme une tentative de privatiser l'enseignement au Maroc.