La prolifération de criquets pèlerins qui dévastent l'approvisionnement alimentaire de plusieurs pays d'Afrique de l'Est, dont le Kenya, l'Ethiopie et la Somalie, inquiète l'ONU qui demande une aide d'urgence de 76 millions de dollars. Le secrétaire général adjoint pour les Affaires humanitaires de l'ONU, Mark Lowcock, a fait part, lundi 10 février, de sa vive inquiétude face aux essaims de criquets pélerins qui se développent en Afrique de l'Est. « Il y a 13 millions de personnes dans les pays concernés qui ont des difficultés d'accès à la nourriture. Dix millions de ces personnes résident dans des zones touchées par les criquets », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU. En précisant avoir débloqué récemment en urgence 10 millions de dollars pour lutter contre cette calamité, le responsable de l'ONU a averti que « si une réponse rapide » n'intervenait pas, la communauté internationale allait être confrontée à « un énorme problème plus tard dans l'année ». « Si nous n'arrivons pas à enrayer » la question dans les semaines à venir, « nous risquons d'avoir un problème très sérieux », a-t-il insisté. Il a indiqué que l'Agence des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) avait estimé fin janvier à « 76 millions de dollars » le coût d'un plan pour lutter contre les criquets. « Jusqu'à présent, nous n'avons eu que 20 millions de dollars », a-t-il précisé.En évoquant une c onséquence du réchauffement climatique, Mark Lowcock a affirmé que ce développement des criquets était « le pire depuis 70 ans pour le Kenya, et le pire depuis 25 ans pour l'Ethiopie ou la Somalie ». Les essaims de criquets pélerins dévastent l'approvisionnement alimentaire du Kenya, de l'Ethiopie et de la Somalie. Ils sont signalés depuis dimanche en Ouganda. Si le phénomène devait s'aggraver, sur un an ou plus, il deviendrait une « invasion » de criquets. Il y a eu six « invasions » de criquets au XXe siècle, dont la dernière s'est produite en 1987-1989.