La participation marocaine au 33ème sommet de l'Union africaine (UA), qui s'est tenu à Addis-Abeba, a été guidée, conformément aux orientations du Roi Mohammed VI, par l'attachement constant du Royaume à l'action africaine commune pour l'émergence d'une Afrique stable et prospère. Conformément aux orientations du Roi, la participation marocaine au sommet d'Addis-Abeba a été fondée sur la contribution constructive dans les débats au sujet des défis du continent et la défense des intérêts stratégiques du Royaume depuis son retour au sein de l'UA en 2017, a indiqué, lundi à Addis-Abeba, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l'Etranger, Nasser Bourita. Le Maroc a contribué d'une manière efficace aux débats sur les deux thèmes majeurs du 33ème sommet, à savoir faire taire les armes et la zone de libre échange continentale africaine (ZLECA), a dit le ministre, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'UA. S'agissant de la ZLECA, M. Bourita a noté qu'il s'agit d'un objectif ambitieux qui s'inscrit en droite ligne de la Vision du Roi pour une Afrique décomplexée et capable de se prendre en charge. Il s'agit aussi d'un objectif important qui devra renforcer l'intégration régionale, objectif que le Maroc défend avec force, en particulier depuis son retour au sein de l'UA, a ajouté le ministre, soulignant que la zone continentale doit être fondée sur des bases solides et saines, réunissant un certain nombre de conditions liées notamment aux infrastructures et aux exigences d'ordre juridique. La zone doit être un catalyseur pour l'encouragement de la production, la consommation locale africaine et la promotion du «Made in Africa», a souligné M. Bourita. Abordant la situation de la paix et la sécurité en Afrique, le ministre a relevé que le continent vit au rythme d'une hausse de la menace terroriste. Faire taire les armes demeure un objectif important qui doit être traité avec réalisme, a-t-il dit, soulignant que faire taire les armes en Afrique nécessite une approche holistique qui s'attaque aux racines de la violence y compris la prolifération des groupes armés, séparatistes et terroristes. Le ministre a, dans ce contexte, souligné l'impératif d'accorder un intérêt particulier à la question des réfugiés dans le traitement des moyens de faire taire les armes. Faire taire les armes ne pourra pas se réaliser, si les camps de réfugiés continuent à être militarisés dans plusieurs régions en Afrique, y compris à Tindouf, a insisté le ministre. Dans le même ordre d'idées, il a fait savoir que le Maroc a proposé, lors de ce 33ème sommet africain, la création d'un think-tank africain sur la paix et la sécurité rattaché à l'UA pour élaborer des rapports sur ces questions cruciales. Il est devenu compliqué pour le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l'UA de traiter ces questions sans l'apport de centres de réflexion africains forts, a dit M. Bourita, appelant à introduire des réformes au niveau des méthodes de travail du CPS en le dotant de moyens à même de lui permettre de mener à bien sa mission. M. Bourita est revenu, lors de cette conférence de presse, sur la présentation, lors de ce 33ème sommet africain, du rapport du Roi Mohammed VI, Leader de l'UA dans le domaine de la migration, sur le suivi de la mise en place de l'Observatoire africain des Migrations au Maroc. Le rapport du Souverain a mis l'accent sur la nécessité de dissiper tout amalgame entre les migrants, les réfugiés et les personnes déplacées internes, a dit M. Bourita, notant que le rapport a annoncé l'inauguration prochaine de l'Observatoire en tant que nouveau mécanisme de l'UA. Tous les préparatifs logistiques et juridiques ont été parachevés pour l'ouverture de cette instance qui jouera un rôle fondamental pour appréhender le phénomène de la migration et proposer des solutions présomptives pour le traitement de cette question, a fait savoir le ministre, soulignant que l'Observatoire assurera l'autonomie de l'Afrique en matière de réflexion sur cette question. Le rapport a été très bien accueilli par les dirigeants africains présents lors du sommet d'Addis-Abeba, a-t-il dit. Par ailleurs, le ministre a rappelé que le Maroc, un Etat responsable, demeure engagé dans le cadre de l'agenda de l'UA. Dans cet esprit, le Royaume traite la présidence de l'UA par l'Afrique du Sud à l'aune des objectifs fixés par l'organisation panafricaine. Le Maroc a une valeur ajoutée certaine en ce qui concerne l'agenda de l'UA, une valeur ajoutée reconnue par les Etats membres et par la Commission de l'Union, a-t-il mis en exergue, exprimant la détermination du Royaume à jouer pleinement le rôle positif et constructif qui le sien au sein de l'organisation panafricaine. Tout en étant entièrement inscrit pour la réalisation de l'agenda africain, le Royaume restera engagé d'une manière permanente pour défendre ses intérêts nationaux, ses causes et ses priorités.