Il s'agit des premières arrestations depuis le crash, le 8 janvier, d'un Boeing 737 d'Ukraine International Airlines abattu par erreur par un missile iranien. Si les autorités iraniennes n'ont pas précisé le nombre de personnes concernées, il s'agit des premières arrestations auxquelles Téhéran a procédé dans l'affaire de la catastrophe du Boeing ukrainien, abattu par erreur par un missile iranien. Les 176 passagers et membres d'équipage à bord, en majorité des Iraniens et des Canadiens, ont tous péri dans le crash. «Une vaste enquête a été menée et des gens ont été arrêtés», a déclaré mardi 14 janvier le porte-parole de la justice, Gholamhossein Esmaili, qui s'exprimait lors d'une conférence de presse télévisée. Après avoir démenti, dans un premier temps, l'hypothèse selon laquelle l'avion d'Ukraine International Airlines ait pu être abattu par un missile iranien quelques heures après des tirs de missiles iraniens contre des bases militaires en Irak (en représailles cinq jours plus tôt à l'assassinat du général Ghassem Soleimani), les forces armées iraniennes ont reconnu samedi leur responsabilité dans ce drame, évoquant une «erreur humaine». Le général de brigade Amir Ali Hajizadeh, commandant de la branche aérospatiale des gardiens de la révolution (ou pasdarans), en a endossé samedi la «responsabilité totale», tout en déclarant que le soldat chargé de tirer avait agi de façon indépendante. Le président de la République islamique d'Iran, Hassan Rohani, a assuré plus tôt lundi que son pays devait «punir» tous les responsables de ce drame. Le premier ministre canadien, Justin Trudeau, a assuré la veille que justice serait «faite», et l'ensemble des pays touchés par le drame – le Canada, le Royaume-Uni, l'Ukraine, la Suède et l'Afghanistan – font pression pour que l'Iran mène une enquête transparente. L'annonce de la responsabilité des forces armées a créé un choc en Iran et une vague d'indignation. Lundi, selon des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, des Iraniens sont descendus dans les rues pour la troisième journée d'affilée et scandaient des slogans contre les autorités.