La décision du gouvernement El Othmani d'adopter le 26 octobre 2018 un projet de décret pour le «maintien permanent de l'heure d'été en vigueur actuellement», annulant l'habituel passage à l'heure d'hiver prévu chaque fin d'octobre, n'en finit pas de susciter le mécontentement des citoyens. Le maintien de l'heure d'été «permettra de gagner une heure de lumière naturelle» et de «réduire la consommation d'électricité», avait déclaré l'actuel ministre de la Justice, jusqu'alors chargé de la Réforme de l'administration, Mohamed Ben Abdelkader. D'aucuns ont constaté que faire avancer les horloges augmentait la demande d'électricité résidentielle, coûtant aux ménages des frais supplémentaires et augmentant les émissions. L'économie d'énergie est resté l'argument essentiel pour la reconduction permanente de la mesure, afin de coïncider les horaires d'activité avec l'ensoleillement et diminuer l'utilisation de l'éclairage artificiel. Sauf que le projet de décret de 2018 a engendré des réactions d'incompréhension et un large mécontentement sur les réseaux sociaux. Les chiffres officiels estiment les gains sur l'éclairage à 37,6 Gwh durant la période allant d'octobre 2018 à mars 2019. Les économies d'énergie se sont élévées à 33,9 millions contre une baisse des émissions de CO2 d'un total de 11.444 tonnes. La question qui met fin à l'obligation du changement d'heure est posée de manière accrue. Si les gains, de fait, ont été annoncés pour l'éclairage, ils sont moins marquants pour le chauffage ou la climatisation. Même si ces chiffres défient la logique de l'éclairage intelligent ou manuel, domestique ou public, qui s'allume avec la pénombre et s'éteint avec la lumière naturelle. Car logiquement, l'été, la consommation d'énergie dépend également de la température et de la durée de la lumière pendant la journée et non du déplacement de l'heure. Le rééquilibrage se fait de facto, au cours de l'année. L'économie d'énergie a du donc être réalisée ailleurs, suivant les nouvelles politiques d'énergie renouvelables et de consommation, à d'autres niveaux. Si au réveil il fait encore noir et qu'au cours de la journée travaillée il fait de nouveau noir, l'éclairage est sollicité. Sans compter que ce débat n'a jamais eu d'impact pour toutes les entreprises travaillant avec l'étranger, les fuseaux horaires ne s'adaptant pas aux décisions gouvernementales liées au maintien du GMT+1. Par contre, celles-ci ont des répercussions sur le mental et le physique de la population …ainsi que sur le portefeuille des ménages. Les opposants au changement d'heure soutiennent leurs arguments en évoquant de surcroît une hausse des accidents de la route et une perturbation des rythmes de sommeil, avec des répercussions non négligeables sur la santé.