Les trois dirigeants de Grèce, Chypre et Israël ont signé jeudi à Athènes un accord sur le gazoduc, l'EastMed. Il s'agit d'un projet géostratégique majeur selon ces pays pour la Méditerranée orientale, où l'exploitation d'hydrocarbures ne cesse d'alimenter les tensions avec la Turquie. L'objectif phare de ce projet, est de faire des trois pays un axe important de la chaîne d'approvisionnement énergétique de l'Europe, mais aussi d'afficher leur détermination face aux réclamations d'Ankara, qui convoite les gisements énergétiques de la région. D'ailleurs, après des entretiens entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, le président chypriote Nico Anastasiades et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis, les trois dirigeants ont assisté à la cérémonie de signature de cet accord à 18h30 par leurs ministres de l'Energie. Kyriakos Mitsotakis, a précisé que ce projet non seulement relève d'une grande importance géostratégique, mais aussi représente une contribution à la paix ainsi que la coopération dans la région. « Ce gazoduc n'est une menace pour personne. La coopération régionale est ouverte à toute le monde à condition que le droit international et les règles de bon voisinage soient respectés », a-t-il ajouté, précisant que l'Italie devrait se joindre rapidement à ce projet. Pour sa part Benjamin Netanyahu a souligné que « c'était un jour historique pour Israël, qui devient un pays très solide au niveau énergétique ». La signature de cet accord montre que « la coopération développée ces dernières années ne se résume pas à des discussions théoriques », a aussi noté le président chypriote. Pour mieux renforcer sa position dans la région, Ankara a signé fin novembre 2019 un accord maritime controversé avec le gouvernement libyen. Cet accord permettrait à Ankara d'augmenter de 30 % la superficie de son plateau continental et de sa zone économique exclusive et pourrait empêcher la Grèce de signer un accord de délimitation maritime avec Chypre mais aussi l'Egypte, ce qui renforcerait considérablement l'influence de la Turquie dans l'exploitation des hydrocarbures en Méditerranée. Il convient de savoir que, l'accord turco-libyen a été vivement condamné par plusieurs alliés, dont Chypre et la Grèce, voisins de la Turquie.