Le Premier ministre britannique Boris Johnson a mis mercredi la pression sur les Européens en les avertissant que le Royaume-Uni était prêt à une sortie de l'UE sans accord le 31 octobre en cas de rejet d'un « compromis » présenté par Londres. Arrivé au pouvoir fin juillet avec la promesse de sortir coûte que coûte son pays de l'Union européenne, le chef du gouvernement conservateur a annoncé qu'il présenterait dans la journée à Bruxelles « des propositions raisonnables et constructives », plaçant la balle dans le camp européen. « Oui, le Royaume-Uni fait un compromis, et j'espère vraiment que nos amis européens le comprendront et feront un compromis à leur tour », a-t-il déclaré devant ses militants au dernier jour du congrès annuel du Parti conservateur à Manchester. S'il n'est pas rentré dans les détails techniques, il a averti qu'en cas de rejet de son plan, le Royaume-Uni sortirait de l'UE le 31 octobre « quoi qu'il arrive ». Il a assuré qu'en cas de rejet de son plan, son pays était « prêt » à un « no deal », aux conséquences économiques potentiellement désastreuses, effrayant la Bourse de Londres. A 29 jours de la date prévue pour le Brexit, le calendrier est très serré pour trouver un accord de divorce. Celui négocié par Theresa May, prédécesseur de Boris Johnson, avait été rejeté à trois reprises par le Parlement britannique, mécontent notamment du « filet de sécurité » (ou « backstop » en anglais), mécanisme visant à éviter le retour d'une frontière en Irlande entre la province britannique du Nord et la république membre de l'UE au sud, après le Brexit. Selon The Telegraph, la nouvelle proposition britannique prévoit que l'Irlande du Nord reste dans le marché unique européen jusqu'en 2025, tout en formant une union douanière avec le Royaume-Uni. Il y aurait donc en quelque sorte deux frontières: des contrôles douaniers entre les deux Irlande et des contrôles réglementaires en mer d'Irlande, qui sépare la Grande-Bretagne de sa province nord-irlandaise. Le chef de la diplomatie irlandaise Simon Coveney, sur Sky News, s'est dit « pas très encouragé » par ces informations: « Si ce qu'il propose ce sont des contrôles douaniers sur l'île d'Irlande, alors je ne pense pas que ce sera la base à un accord ». Boris Johnson a de nouveau démenti envisager le retour de tels contrôles physiques à la frontière, sans expliquer comment il comptait résoudre la question.