Près de deux ans après la déferlante #BalanceTonPorc sur les réseaux sociaux, la créatrice de ce hashtag viral qui a permis d'agréger sur Internet un grand nombre de messages de femmes harcelées, a été poursuivie à Paris pour diffamation par l'homme qu'elle avait nommément accusé de harcèlement sexuel. Elle été condamnée ce mercredi 25 septembre à 15 000 euros d'amende de dommages et intérêt au titre du préjudice moral. Le 13 octobre 2017, Sandra Muller, journaliste pour «la Lettre de l'audiovisuel», tweetait le message suivant: «#balancetonporc !! toi aussi raconte en donnant le nom et les détails un harcèlement sexuel que tu as connu dans ton boulot. Je vous attends». Message suivi quatre heures plus tard par un second tweet: «Tu as des gros seins. Tu es mon type de femme. Je vais te faire jouir toute la nuit" Eric Brion ex patron de Equidia #balancetonporc». La parole de milliers de femmes dénonçant harcèlement ou agressions sexuelles s'était libérée sous ce hashtag #BalanceTonPorc, rapidement devenu viral, et sous son équivalent en anglais #MeToo (#MoiAussi) lancé par l'actrice Alyssa Milano. Eric Brion, consultant et ancien directeur général de la chaîne de télévision Equidia, avait par la suite attaqué Sandra Muller en diffamation. Bien que convenant avoir eu des mots déplacés, il s'était défendu d'«être un harceleur sexuel». Ses avocats avaient attaqué le «mensonge» sur lequel serait basé #balancetonporc, puisqu'Eric Brion «n'est pas un harceleur» : «Oui, #balancetonporc est un phénomène superbe, mais à côté de ça, il y a eu de la calomnie, de la rumeur».