Abdelghani Zaalane et Mohamed El Ghazi, deux anciens ministres algériens sous le régime de Bouteflika, ont été placés lundi en détention provisoire, pour des affaires de «dilapidation de deniers publics», et un mandat d'arrêt a également été émis contre le général et ex ministre de défense Khaled Nezzar. Selon la télévision publique, Abdelghani Zaalane, ex-ministre des travaux publics, est poursuivi en tant qu'ex-wali d'Oran et Mohamed El Ghazi, ancien ministre du travail, est poursuivi en tant qu'ancien wali de Chlef pour « dilapidation de deniers publics, utilisation illicite en sa faveur ou en faveur d'une tierce partie de biens publics, abus de pouvoir et trafic d'influence». Face à pression de la rue et de l'armée, Zaalane a déposé sa démission, alors que Bouteflika l'avait choisi comme directeur de campagne pour le 5ème mandat, qui n'aura finalement pas lieu. Il avait déjà été entendu et placé sous contrôle judiciaire en juin. Zaalane et El Ghazi, wali d'Oran de 2013 à mai 2017 et de Chlef de 2001 à 2008, ont été écroués après avoir été entendus par le juge enquêteur de la Cour suprême, a souligné la télévision. D'autre part, Ahmed Gaid Salah a ordonné à travers la justice militaire un mandat d'arrêt international contre le général à la retraite, Khaled Nezzar. Poursuivi pour « atteinte à l'ordre public », deux autres noms sont apparus dans la même enquête, il s'agit de son fils Lotfi Nezzar, et Farid Benhamdine, président de la société algérienne de pharmacie. Pour rappel, Khaled Nezzar avait été entendu comme témoin, le 14 mai dernier par le juge d'instruction du tribunal militaire de Blida dans l'affaire impliquant Said Bouteflika, les généraux à la retraite Toufik et Tartag ainsi que Louisa Hanoune. Puis, libéré après son audition, il aurait quitté l'Algérie. Le général à la retraite pourrait même encourir la peine capitale ainsi que le stipule l'article 284 du Code de justice militaire. «Il y a complot dès que la résolution d'agir est concertée et arrêtée entre deux ou plusieurs individus», précise le même article, ajoutant que «le maximum de la peine est appliqué aux militaires les plus élevés en grade et aux instigateurs dudit complot».