En Algérie, la Cellule de traitement du renseignement financier (CTRF), relevant du ministère des Finances, a enregistré au moins 1.300 déclarations de soupçon relatives au blanchiment d'argent entre 2017 et 2018. Parmi les accusations, d'anciens hommes forts du pays seraient coupables de corruption. Mercredi à Alger, le président de la CTRF, Abdenour Hibouche, a déclaré que 1.300 déclarations de soupçon relatives au blanchiment d'argent ont été enregistrées entre 2017 et 2018 en Algérie. Depuis la déclaration, la justice algérienne est passée à la vitesse supérieure, arrêtant d'anciens hauts cadres du pays. Parmi eux, Ahmed Ouyahia, l'ancien premier ministre algérien. Ce dernier serait impliqué dans plusieurs affaires de corruption. Actuellement en détention provisoire, il a comparu devant la justice, dimanche 14 juillet. L'ancien ministre de l'Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a aussi été placé en détention à la prison d'El Harrach par le conseiller enquêteur de la Cour suprême. Il est notamment poursuivi pour «octroi d'indus avantages lors de passation de marchés publics et de contrats en violation des dispositions législatives, abus de fonction, dilapidation de deniers publics, conflit d'intérêts et corruption lors de la conclusion des marchés publics». Abdelghani Hamel, ancien directeur général de la sûreté nationale, a lui aussi été mis en détention, dimanche 14 juillet avec 12 autres personnes dont ses fils, à la prison d'El Harrach dans le cadre d'une autre affaire de corruption. La police judiciaire a saisi dans l'une des résidences de l'ex DGSN à Alger, «la somme de 113.439.200 millions de dinars, 270.000 euros, 30.000 dollars et environ 17 kg de bijoux». D'autres anciens ministres comme Abdelghani Zaâlane – l'ancien ministre des Travaux publics et des Transports et ex-directeur de campagne du candidat Bouteflika – et Mohamed El Ghazi, ancien ministre de travail – et son fils – ont également été mis en détention par la Cour suprême, selon le communiqué du procureur de Cheraga.