Au Maroc, le montant total des investissements publics, qui comprend les investissements du budget général, des entreprises publiques et des collectivités territoriales a augmenté de 16,5% entre 2011 et 2019, pour atteindre 30% du PIB faisant ainsi du pays l'un des premiers pays en matière du taux d'investissement au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Concrètement, le plus grand nombre d'investissements publics est réalisé dans l'infrastructure dont les effets sociaux et économiques ne peuvent être pleinement observés qu'à long terme, «les projets sélectionnés pour un financement public ne tiennent parfois pas suffisamment compte des problèmes d'efficacité et peuvent ne pas optimiser l'impact sur la productivité et la création d'emplois», indique un diagnostic effectué par la banque mondiale sur le secteur privé au Maroc, encourageant ainsi les investissements privés. Dans une déclaration lors de la dernière séance mensuelle consacrée à la politique générale à la chambre des conseillers, Saadeddine El Othmani a reconnu que l'efficacité des investissements publics et leur impact socio-économique demeurent au-dessous des attentes comparativement à d'autres pays. Force est de reconnaître que les efforts d'investissement entamés au cours des dernières années n'arrivent pas encore à améliorer le taux de la croissance économique. En cause, l'impact modeste de l'investissement public sur la croissance économique et le développement des régions et du pays en général. En effet, le choix des investissements n'est pas toujours pertinent, des investissements publics ayant coûté des millions de dirhams finissent par alourdir l'état par leurs frais de maintenance et d'entretien. Les décisions des investissements doivent être soutenues par des pré-évaluations mais malheureusement rares sont les études effectuées avant le lancement des projets puisque la décision de l'investissement sert souvent des intérêts personnels à connotation politique. Par ailleurs, les investissements privés stagnent autour de 16% du PIB au cours de la dernière décennie, selon la banque mondiale, l'investissement privé n'a pas été dynamique en matière de création d'emplois ou d'exportations, il reste faible malgré les incitations accordées. Il est indispensable aujourd'hui dans ce climat économique marocain d'avoir un secteur privé dynamique, le même rapport recommande au Maroc de créer un environnement favorable aux entreprises afin qu'elles puissent pénétrer les marchés, se développer et exporter. Mettant en exergue également l'équité des opportunités pour tous opérateurs, la banque mondiale appelle à mettre l'accent sur l'accès des PME aux services essentiels, notamment un système de concurrence équitable, du capital humain et des compétences, des financements et du capital risque aux stades critiques de leur développement, un accès au foncier et aux infrastructures.