Le coup d'envoi au festival, qui consacre le moyen d'expression le plus complet et le plus vivant du Maroc central dansé à toutes les occasions, a été donné hier soir et se prolonge jusqu'au 28 juillet. Il est organisé par le ministère de la culture et de la communication et l'Association Taimat pour les arts de l'Atlas, en partenariat avec le Conseil régional Fès-Meknès. Le festival d'Ahidous, rendez-vous incontournable pour les amateurs de cet art authentique, verra la participation de 45 troupes de différentes provinces du Maroc. Retour sur ce moyen d'expression des berbères du Maroc central. L'art d'Ahidous est une danse collective mixte des villages amazighs du Moyen-Atlas associant poésie et chant. Les danseurs se mettent en cercle, en demi-cercle, ou sur deux rangs se faisant face, hommes seuls, femmes seules, ou, hommes et femmes alternés, épaule contre épaule. Un seul instrument est utilisé pour accompagner danses et chants : le tambourin – l'Alloun ou le Bendir- et par des battements de mains. Les mouvements sont collectifs ; la gestuelle consiste en un piétinement, un tremblement qui se propage, entrecoupé d'ondulations. Les danseurs font le même geste en même temps, présentant un ensemble de juxtapositions. L'ahidous est généralement accompagné par des chants en berbère. Exceptées les tribus du couloir de Taza (Ghiata, Tsoul et Branès) et des haut plateaux de l'oriental (Zkara, Ait Bou Zeggou, Ait Yaala) qui chantent principalement en langue arabe. Il est à souligner que l'Ahidous est aussi pratiqué au sein de deux tribus rifaines, les Ibdarsen et les Aït Bouyahyi dont l'art populaire est à mi-chemin du folklore rifain et de l'atlassien. Cette édition, organisée en collaboration avec la province d'Ifrane et la commune de Ain Leuh, prévoit deux conférences où artistes et chercheurs échangeront sur les valeurs véhiculées par cet art, et un hommage à des célébrités incontournables de l'Ahidous. La première sera axée sur l'art d'Ahidous en tant qu'expression artistique, tandis que la seconde traitera d'Ahidous en tant que patrimoine culturel, animées par des universitaires et des professionnels en la matière. La cérémonie d'hommage célébrera notamment Abdelwahed Hajjajoui, Abdellah El Hachimi, Solaymane El Massoudi et Benaissa Zaka, en reconnaissance à leur contribution à l'art d'Ahidous. lr festival national d'Ahidous s'inscrit dans le cadre de la stratégie du ministère visant à préserver le patrimoine culturel dans ses diverses expressions et manifestations et à assurer sa continuité.