La nouvelle vient de tomber Mohamed Ennaceur, lors d'une apparition à la télévision, a annoncé qu'il assurera la présidence par intérim après le décès de Béji Caïd Essebsi. Et ce, après une réunion des représentants des instances constitutionnelles. C'est donc conformément à la Constitution et sans surprise que le président de l'Assemblée des représentants du peuple (soit le Parlement tunisien) Mohamed Ennaceur, assurera la présidence par intérim de la Tunisie jusqu'aux prochaines élections programmées pour octobre-novembre prochains. C'est lui même qui a fait l'annonce à la télévision, avec, en arrière-plan, le premier ministre tunisien, Youssef Chahed. Né le 21 mars 1934 à El Jem, Mohamed Ennaceur est un diplomate et homme politique tunisien. Il est ministre des Affaires sociales à deux reprises sous le régime du président Habib Bourguiba, Après la révolution de 2011, Enaceur assume à nouveau cette fonction, entre janvier et décembre 2011, au sein du gouvernement d'union nationale de Mohamed Ghannouchi puis dans celui de Béji Caïd Essebsi. En 2014, il est élu président de la nouvelle Assemblée des représentants du peuple. Par ailleurs un peu plus tôt dans la journée, le conseil de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (ISIE) a annoncé qu'il tiendra, dans l' après-midi, une réunion pour discuter des développements après le décès du président de la République Béji Caïd Essebsi. Un report éventuel de la date des présidentielles sera évoqué. Pour rappel, la Constitution tunisienne prévoit deux cas de figure en cas de vacance du pouvoir. Le premier prévoit que le Premier ministre remplace le président pour une période courte, et le second que le président du Parlement assure l'intérim pour un temps plus long. Dans ce cas, il s'agit du deuxième cas qui s'est concrétisé. Conformément à l'article 84 de la Constitution, en cas de décès, c'est effectivement le président de l'Assemblée des représentants du peuple qui est alors investi des fonctions de président de la République par intérim, « pour une période de quarante-cinq jours au moins et de quatre-vingt-dix jours au plus « , puisque les élections présidentielles et législatives sont prévues pour octobre et novembre. Certes, c'est la Cour constitutionnelle, qui est chargée de constater la vacance du pouvoir et d'officialiser la présidence par intérim du Premier ministre ou du président du Parlement. Mais en l'absence de sa mise en place en raison de divergences entre les partis politiques, c'est l'instance provisoire chargée du contrôle de la constitutionnalité des projets de loi qui a eu la responsabilité de nommer Mohamed Ennaceur à l'intérim de la présidence.