Le Directeur du quotidien « Akhbar Al Yaoum », Taoufik Bouachrine, poursuivi dans des affaires de trafic d'êtres humain, viols et violence, d'abus de faiblesse ainsi que de harcèlement sexuel a décidé de solliciter une grâce royale, comme dernier recours pour échapper aux retombées juridiques de ces crimes. Sentencié en première instance à 12 années de prison ferme et actuellement déféré en cour d'appel, Bouachrine a lancé un appel à la grâce royale très curieux. Les amis de Bouachrine et son épouse sont actuellement en train de solliciter des personnalités de renom afin de recueillir leurs signatures sur leur demande de grâce royale avant de la soumettre au cabinet royal. Cette requête a fait face à un refus catégorique de la part de plusieurs de ces personnalités politiques, qui ne veulent y porter leur contribution, puisque le verdict juridique final n'a pas encore été prononcé. Parmi les seules personnes ayant accepté de signer la demande, M'hamed El Khalifa, relégué au fin fond de la mémoire du parti de l'Istiqlal. Ce dernier n'a cependant pas pu convaincre ses amis politiques de joindre leurs signatures à la sienne. A en croire le site « Akhbarona », avant de solliciter la grâce royale, Bouachrine devrait d'abord demander pardon à ses victimes et exiger de ses supporters d'arrêter de harceler les plaignantes. Comme si cela suffirait à annuler les séquelles de ses viols. Cette demande de grâce royale dont une copie a fuité, est écrite sous la forme d'un curieux plaidoyer. Elle représente Bouachrine dans le rôle de la victime opprimée et diabolise les victimes qu'elle accuse de comploter avec les ennemis de Bouachrine contre lui. Jusqu'ici, habitués à toutes les tentatives de politisation de ce procès, par la défense de Bouachrine, nous serions-nous plus attendus à ce qu'il implore pardon pour ses crimes dans sa demande de grâce. Que nenni ! Bouachrine tâte ses chances d'obtenir une libération immédiate et un arrêt de son procès, sans un regard pour ses victimes ! Est-ce trop d'ambition ou trop d'optimisme qui ont pénétré Bouachrine, quand il s'est estimé candidat éligible à la grâce royale? Et de croire qu'il avait, peut-être, des chances d'échapper à ses immondes chefs d'inculpation ? Sûrement, ce n'est que trop de culot. Bouachrine et sa défense n'ont décidé d'avoir recours à la grâce royale qu'après avoir épuisé tous leurs moyens de contestation du système juridique marocain, au Maroc comme à l'international. Tantôt Amnesty International, tantôt Human Rights Watch, en passant par des tentatives de faire pression sur l'ONU et en sollicitant l'intervention de Moulay Hicham. Traite d'êtres humains, par l'exploitation de situation de vulnérabilité ou de besoin…le recours à l'abus d'autorité, de fonction ou de pouvoir à des fins d'exploitation sexuelle… le recours à d'autres formes de contrainte, commis à l'encontre de deux personnes en réunion… attentat à la pudeur avec violence, viol et tentative de viol, harcèlement sexuel, recrutement d'individus a des fins de prostitution dont une femme enceinte, l'usage de moyens qui permettent de photographier, filmer et enregistrer ces actes ; Bouachrine a été jugé pour tous ces crimes et délits. La question qui demeure est de quoi veut-il que la grâce l'absolve exactement?