Le procès où 24 accusés sont en cause dans le meurtre des deux jeunes femmes scandinaves a repris ce jeudi. La défense des trois principaux accusés réclament une expertise psychiatrique pour vérifier leur responsabilité pénale. Jeudi 11 juillet à la Chambre criminelle, les trois hommes accusés d'avoir décapité les deux touristes scandinaves dans la nuit du 16 au 17 décembre 2018 à Imlil ont comparu devant le juge Abdellatif Amrani. La séance a débuté par la lecture de la missive de la mère d'une des deux victimes, Louisa Vesterager Jespersen, dont s'est acquitté Me Khalid El Fataoui, a réclamé une peine capitale pour les accusés qui ont « détruit sa vie ». L'avocate des trois principaux accusés, Me Hafida Meksaoui a demandé une expertise psychiatrique pour vérifier la responsabilité de ses clients. Pour elle, « la nature du crime n'est pas normale et ne peut être le fait de personnes saines d'esprit ». De ce fait, Me Hafida Meksaoui a demandé que les trois accusés -Abdessamad El Joud, Younes Ouziad et Rachid Afati- soient soumis à « une expertise médicale avant que le jugement ne soit rendu ». Elle plaide donc la folie pour vérifier le degré de responsabilité pénale des présumés meurtriers. « Leur instruction est tellement faible qu'ils ne sont même pas capables de communiquer », estime l'avocate. Les accusés, « issus d'un milieu très pauvre et très éloigné » n'ont pas la faculté psychique et« sont victimes de la société qui les a « abandonnés » » a-t-elle défendu. De son côté, Me Abdellatif Ouahbi, avocat de l'Etat a plaidé pour une reconnaissance du rôle de l'Etat plutôt que de son incrimination qu'il a estimé injuste et injustifiée : «Soyons justes avec l'Etat car, quand nous disons qu'il est responsable, cela implique qu'il a laissé commettre ce crime alors qu'il s'est acquitté de ses devoirs comme il faut. Où sont donc le laxisme ou la faute?» . Il a en outre, rappelé que la police marocaine a, à maintes reprises, fourni de précieuses informations à plusieurs Etats, ce qui leur a permis d'éviter des attentats terroristes». Pour lui, il y a absence de «toute faute ou négligence de la part des autorités marocaines(…), estimant que les services de sécurité n'ont pas failli à leur mission». Pour rappel, les membres de la famille de la deuxième victime, Maren Ueland, ne se sont pas constitués partie civile.