Les équipages de deux pétroliers ont été évacués jeudi après avoir lancé des appels de détresse, à la suite d'un nouvel incident dans le Golfe, en mer d'Oman, qui a fait bondir les prix sur les marchés pétroliers gagnant 3% jeudi au début des échanges européens. « Quarante-quatre marins ont été sauvés des eaux par une unité de secours de la Marine iranienne de la province d'Hormozgan et transférés au port de Bandar-é Jask », a avisé l'agence de presse officielled'Iran Irna. Selon cette même source, le premier « accident » a eu lieu à 8h50, soit 4h20 GMT, à bord d'un navire battant pavillon des îles Marshall et transportant une cargaison d'éthanol, ou naphtha, chargée au Qatar et à destination de Taïwan. « Une heure plus tard, à 9h50, le deuxième navire a pris feu à 28 milles nautiques de Bandar-é Jask », a ajouté l'agence officielle. Ce deuxième navire transportait du méthanol chargé dans un port saoudien et à destination de Singapour. Ce nouvel incident survient sur fond de crise entre Téhéran et Washington, qui a accusé l'Iran d'être derrière le premier incident de mai et derrière ce deuxième également. L'Iran de son côté juge très suspectes les « attaques » en pleine visite d'Abe, le chef du gouvernement japonais, à Téhéran : « Le mot suspicieux ne suffit pas à décrire ce qui transpire apparemment » de ces « attaques » contre des « tankers liés au Japon survenues alors que le Premier ministre (japonais) rencontrait » le Guide suprême iranien à Téhéran, écrit Mohammad Javad Zarif, ministre des Affaires étrangères iranien sur Twitter. En effet, un des deux navires, le Kokaku Courageous, appartient à une compagnie japonaise. Le secrétaire d'Etat américain, Mike Pompeo, a, de son côté, évoqué pour accuser l'Iran, des informations récoltées par les services de renseignement, « les armes utilisées », les précédentes attaques contre des navires imputées à l'Iran et le fait qu'aucun des groupes alliés de l'Iran dans la région n'ait les moyens d'atteindre « un tel niveau de sophistication ». Mike Pompeo a estimé que ces actes avaient pour but d'empêcher le passage du pétrole par le détroit d'Ormuz et représentent « une menace claire pour la paix et la sécurité internationales, une attaque flagrante contre la liberté de navigation et une escalade des tensions inacceptable de la part de l'Iran ». Pour rappel, le 12 mai dernier, quatre navires et plus précisément, deux saoudiens, un émirati et un norvégien, dont trois pétroliers, avaient été endommagés par des « actes de sabotage » attribués à l'Iran par l'Arabie saoudite et les Etats-Unis. Ce nouvel incident ajoute à la tension dans le Golfe, ravivée par une attaque mercredi 12 juin, revendiquée par les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, contre un aéroport saoudien dans laquelle 26 civils de différentes nationalités ont été blessés et à laquelle Ryad a promis de riposter avec force.