En tant que pays maghrébin, le Maroc considère comme "une priorité" la stabilité de la Libye, "qui ne peut pas être un terrain où différents agendas externes aux intérêts du peuple libyen puissent se déployer", a déclaré Nasser Bourita ce week-end. Lors d'un point de presse conjoint avec son homologue français, le chef de la diplomatie marocaine a déclaré que "la question libyenne se trouve aujourd'hui à un moment crucial où les Libyens d'abord ont la responsabilité d'être à la hauteur de ce moment, mais également les pays directement impliqués dans la crise libyenne". Pendant que Jean-Yves Le Drian a indiqué que son pays est tout aussi préoccupé par la stabilité et la sécurité en Libye. Pour rapper, l'ONU avait soutenu que l'accord de Skhirat établi le 17 décembre 2015 était le seul cadre viable pour mettre fin à la crise politique en Libye. Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a précisé que des dispositions importantes de cette feuille de route n'ont pas été mises en œuvre et que "la situation s'est dégradée parce que les principaux acteurs n'ont pas mis suffisamment de volonté". Le Maroc et la France, a-t-il noté, ont partagé leurs points de vue sur ce sujet depuis longtemps, ajoutant que les deux pays "avancent dans le même sens" et que leurs positions "convergent par rapport à l'objectif et dans une large mesure par rapport au cheminement vers cet objectif". "L'accord de Skhirat ne doit pas être un alibi pour les uns ou pour les autres. Les uns pour maintenir le statu quo et les autres pour aller vers une déstabilisation totale", a dit M. Bourita. La Stabilité et la sécurité concernent non seulement les Libyens mais aussi toute la région -Europe comprise- qui veut éviter le retour à la confrontation dans laquelle s'immiscent des groupes et des acteurs terroristes, a indiqué M. Le Drian, qui a mis l'accent, dans ce cadre, sur l'impératif d'avancer dans la résolution de ce conflit et dans la maîtrise du trafic de drogues, d'armes et d'êtres humains. La France, a-t-il soutenu, est pour un cessez-le-feu immédiat qui puisse permettre la mise en oeuvre d'un processus et d'une feuille de route aboutissant à des élections, a indiqué le ministre français, qui a rappelé dans ce cadre les rencontres du président Macron avec le Premier ministre libyen Fayez Sarraj et le maréchal Khalifa Haftar.