Le gouvernement, trois centrales syndicales et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) ont signé, jeudi soir à Rabat, le nouvel accord social qui vise essentiellement à améliorer le pouvoir d'achat des fonctionnaires et des employés du secteur privé. Cet accord tripartite, qui s'étale sur trois ans (2019-2021), a été signé par le Chef du gouvernement, Saâd Dine El Otmani, le président de la CGEM, Salaheddine Mezouar, le secrétaire général de l'Union marocaine du travail (UMT), Miloudi Moukharik, le SG de l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), Naâm Miyara et le SG de l'Union national du travail au Maroc (UNTM), Abdelilah El Halouti. Les représentants de la Confédération démocratique du travail (CDT), conduit par son secrétaire général, Abdelkader Zair, se sont retirés de la cérémonie de signature de cet accord tripartite. Cet accord vient couronner plusieurs rounds du dialogue social que le gouvernement et ses partenaires économiques et sociaux ont veillé à mener à bien pour œuvrer à l'amélioration des conditions sociales au Maroc et à la consolidation de l'économie nationale à travers un environnement économique et social sain. Cette entente participera à ancrer et à renforcer la confiance entre l'administration et les différents partenaires économiques et sociaux, en vue d'encourager l'investissement, de créer des emplois en faveur des jeunes, de développer les ressources de l'Etat. L'accord prévoit une série de mesures importante visant essentiellement à renforcer la protection sociale, à améliorer les libertés syndicales, à institutionnaliser le dialogue social, à œuvrer à la mise en place d'un dialogue social permettant de réaliser la cohésion et la paix sociale, en plus d'améliorer le pouvoir d'achat des fonctionnaires et salariés à travers une augmentation générale des salaires des fonctionnaires des administrations publiques, des collectivités territoriales et des employés des institutions publiques à caractère administratif. Il s'agit d'une augmentation mensuelle de 500 dirhams net pour les échelles 6, 7, 8, 9 et pour les échelons de 1 à 5 de l'échelle 10. Cette hausse consiste à verser 200 dirhams à partir du 1er mai 2019, 200 dirhams en janvier 2020, et 100 dirhams en janvier 2021. L'accord prévoit également une hausse nette de 400 dirhams pour les fonctionnaires avec l'échelon 6 et plus de l'échelle 10. Cette hausse sera versée sur la base de 200 dirhams à partir du 1er mai 2019, de 100 dirhams en janvier 2020 et de 100 dirhams en janvier 2021. Outre une augmentation des allocations familiales de 100 DH pour chaque enfant dans la limite de trois enfants qui sera versée à partir du 1er juillet 2019. Le nouvel accord social prévoit la création d'un nouveau grade de promotion pour les fonctionnaires dont le parcours de promotion s'achève au niveau des échelles 8 et 9. Il s'agit également d'améliorer les conditions de promotion pour les enseignants du primaire et le personnel détaché des ministères de l'Economie et de l'administration ainsi que les attachés pédagogiques classés actuellement au 2è grade et qui ont été intégrés à la fonction publique dans les échelles 7 et 8 et d'améliorer les conditions de promotion de plusieurs catégories de l'Education nationale. Pour le secteur privé, l'accord prévoit une hausse du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG) de 10% sur deux ans dans les secteurs de l'industrie, du commerce et des services dans le secteur privé ainsi que dans le secteur agricole. Selon l'accord tripartite, il s'agit d'une hausse de 10% du SMIG sur deux ans, avec 5% à partir de juillet 2019 et 5% en juillet 2020. Outre une augmentation des allocations familiales de 100 DH pour chaque enfant dans la limite de trois enfants qui sera versée à partir du 1er juillet 2019. L'accord tripartite prévoit par ailleurs de poursuivre le dialogue sur différents autres sujets et dossiers. À cette occasion, les signataires ont rappelé le discours prononcé par Sa Majesté le Roi Mohammed VI à l'occasion du 19è anniversaire de la fête du trône dans lequel le Souverain avait appelé « les différents partenaires sociaux à tenir compte de l'intérêt supérieur du pays et à faire preuve de sens des responsabilités et d'esprit de consensus pour procéder à l'élaboration d'un pacte social équilibré et durable, à même de rehausser la compétitivité de l'entreprise et de renforcer le pouvoir d'achat des travailleurs dans les secteurs public et privé ». Côté gouvernement, cette réunion s'est tenue en présence du ministre d'Etat chargé des droits de l'Homme, du ministre de l'Economie et des Finances, du ministre de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, du ministre de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, du ministre de la Santé, du ministre du tourisme, du transport aérien, de l'artisanat et de l'économie sociale, du ministre du travail et de l'insertion professionnelle, du ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance, du ministre délégué chargé des Relations avec le Parlement et la société civile, du ministre délégué chargé des marocains résidant à l'étranger (MRE) et des Affaires de la Migration, du ministre délégué auprès du ministre de l'intérieur et de cadres de divers département gouvernementaux