Un «face to face» économique, tel a été l'objet de la rencontre regroupant, mercredi 12 décembre 2012 à Casablanca, les investisseurs marocains et français. Le climat des affaires au Maroc a été l'objet principal de cette séance de réflexion, en marge de la Rencontre de haut niveau Maroc-France, à laquelle ont pris part d'importantes personnalités marocaines issues du monde des affaires. Le Royaume a été représenté par un parterre riche de businessmen, à l'exception de Othmane Benjelloun, président-directeur général de la BMCE, et Mustapha Bakkoury, président du directoire de l'Agence marocaine de l'énergie solaire dont l'absence n'est pas passée inaperçue lors de la séance plénière de cet événement organisé conjointement par la CGEM et le MEDEF International. L'heure étant d'analyser l'évolution du climat d'affaires national et de débattre des possibilités visant à tisser avec la France un partenariat d'exception au service d'une compétitivité partagée. L'actualité économique a été donc traitée sans tabous. Les investisseurs français au Maroc ont témoigné de leur satisfaction mais aussi de leur gêne. Retard des délais de paiement, lenteur administrative, non-exécution de la justice commerciale, problématique du foncier et corruption… autant de facteurs évoqués, constituant un véritable désagrément tant bien pour les chefs d'entreprises marocains que français. Des problématiques sur lesquelles se sont attardés Nizar Baraka, ministre de l'économie et des finances, et Mohamed Najib Boulif, ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des affaires générales et de la gouvernance. Les deux ministres marocains se sont livrés au jeu de la défense, plaidant ainsi en faveur des différents plans et stratégies engagés par le gouvernement en vue d'améliorer le climat des affaires au Maroc. «Notre programme gouvernemental exprime une ferme volonté d'améliorer et de faciliter l'acte d'investir afin de renforcer encore plus les relations privilégiées que nous entretenons avec nos principaux partenaires économiques internationaux, en particulier la France», a souligné Nizar Baraka. Le ministre de l'économie, qui a qualifié de pragmatique la démarche du gouvernement Benkirane, a précisé que «le Maroc entame un véritable suivi et donne davantage de visibilité à ses partenaires à travers les stratégies sectorielles adoptées et les contrats-programmes en cours d'élaboration visant à enrichir la panoplie de démarches mises en œuvre pour la compétitivité économique du Royaume. En adoptant une approche partenariale, que cela soit avec le tissu patronal privé ou la composante syndicale, nous avons pu travailler sur des dossiers concrets afin d'identifier les mesures à prendre. Beaucoup d'objectifs ont été atteints, ce qui nous confirme que nous sommes sur la bonne démarche, celle axée sur la réalité concrète que vivent, au niveau national, les opérateurs économiques marocains et étrangers», relève-t-on de l'allocution de M. Baraka. Najib Boulif a, quant à lui, assuré que le Maroc a traversé la zone de turbulence, due au Printemps arabe, avec une stabilité, un changement dans la continuité, et par conséquent la confiance». Des éléments qui, selon le ministre, représentent une force pour la consolidation du climat des affaires. En perspective, le Maroc projette un certain nombre de réformes structurelles et sectorielles qui développeront un environnement favorable à l'acte d'investir. «Le gouvernement est doté aujourd'hui de la visibilité législative qui lui manquait. Nous sommes prêts à nous ouvrir à d'autres projets qui permettront de résoudre le problème de chaque secteur», conclut M. Boulif.