« Notre démarche est pragmatique ! » lance Nizar Baraka ce mercredi matin à Casablanca à la séance plénière de la rencontre Maroc-France organisée par la CGEM et le MEDEF inernational. Devant un parterre de choix d'hommes d'affaires maroco-français, le ministre de l'Economie et de finances national ne manquait pas d'arguments pour défendre les réformes mises en œuvre pour l'amélioration du climat des affaires. « Le ministère travaille sur un plan législatif pour permettre aux citoyens mais également aux chefs d'entreprises d'avoir plus de visibilité sur les lois qui seront discutées et appliquées au cours de l'année », a annonce Baraka. En somme, il s'agit de mettre en place un agenda juridique « que le gouvernement s'efforcera de respecter » soutient Baraka. En attendant, des démarches sont déjà prises. Pari elle, le ministre cite la création d'une cellule de suivi au niveau du chef de gouvernement pour le respect des délais de paiement. « Nous avons constaté que les délais de paiement des services publiques atteignent actuellement une moyenne de 108 jours, dépassant ainsi les délais normaux (90j) de 18 jours, note-t-il. Des propos qui font échos aux déclarations de Najib Boulif, ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance qui a notamment évoqué la réforme de la loi sur la concurrence et des prix qui est une loi fondamentale. « Le gouvernement a mis en place un certain nombre de réformes importantes pour améliorer le climat des affaires » a-t-il rappelé. En plus de la commission ad hoc auprès du chef du gouvernement, nous retiendrons notamment le projet de création de commissions régionales pour le climat des affaires. Celles-ci, explique Boulif travailleront avec les CRI pour améliorer l'environnement général des affaires de manière spécifique et adaptée aux réalités des régions. Les efforts sont donc bien là, mais il reste encore des freins importants à lever pour favoriser l'implantation d'entreprises étrangères au Maroc mais aussi pour le soutien et l'appui des entreprises présentes. Pour cela, il était intéressant de suivre les interventions des chefs d'entreprises présents dans la salle. La corruption, la non-application des jugements en matière de justice commerciale, la forte concurrence du marché informel notamment dans le BTP sont autant de problématiques relevées par les participants, qui n'ont pas hésité pour certains à interpeller les ministres marocains présents pour obtenir des promesses et des engagements en live. Ministres qui ont eu le mérite de jouer le jeu. En guise de mot de la fin de la première partie de la matinée, Nizar Baraka a tenu à préciser que « il y a beaucoup de choses qui sont faites, mais elles ne sont pas ou mal communiquées ».