A l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida, une marche a été organisée samedi 1er décembre à Rabat pour plaider en faveur des droits des personnes vivant avec le VIH. Initiée par l'Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS Maroc), la marche a connu la participation de plusieurs acteurs de la société civile, médecins, enseignants, personnes vivant avec le VIH, artistes, sportifs et jeunes de toutes les catégories sociales. Les manifestants ont scandé plusieurs slogans : «Dignité et droits sauvegardés», «Les personnes vivant avec le VIH ont besoin non seulement des médicaments mais aussi de dignité», «Prévenir plutôt que guérir». Cette manifestation a été l'occasion pour les organisateurs de tirer la sonnette d'alarme face au nombre croissant des infections du VIH au Maroc. Malgré les nombreuses actions menées pour lutter contre le fléau, le Royaume «n'arrive toujours pas à fléchir la courbe des nouvelles infections», a souligné Dr Nadia Bezad, présidente d'OPALS Maroc, alors que plusieurs pays subsahariens ont réussi à réduire de 50% les infections dues au VIH. De son côté, le ministère de la santé rassure en précisant que la prévalence du VIH dans la population est stable depuis 2000 et se chiffre à 0,11%. Selon les dernières estimations du ministère de la santé, les personnes vivant avec le VIH sont au nombre de 29.000. Au total, 6.824 cas de VIH/sida ont été déclarés entre 1986 et fin juin 2012 dont 4.314 au stade sida-maladie et 2.508 porteurs asymptomatiques du VIH. A noter que 80% des personnes vivant avec le VIH ne connaissent pas leur statut sérologique. Les adultes âgés de 25 à 44 ans représentent la part la plus importante (70%) et le mode de transmission hétérosexuel reste prédominant (84%). Force est de constater que le sida est en train de se féminiser. 48% des cas sont des femmes. Une situation qui s'explique par la vulnérabilité des femmes tant sur le plan biologique que social. Beaucoup de Marocains refusent de porter le préservatif et les femmes se soumettent à leur volonté. Les campagnes de dépistage constituent un pas important dans la lutte contre le VIH. Rappelons à ce sujet que le ministère avait organisé, en juin 2012, une campagne nationale qui a permis de dépister plus de 76.000 personnes. Le ministère de la santé s'attaque aujourd'hui aux femmes enceintes en organisant, du 19 au 26 décembre, une campagne nationale de dépistage dans les établissements de soins de santé de base et certaines maternités hospitalières dans 8 régions du Royaume. Actuellement, 13 centres référents universitaires, régionaux et provinciaux offrent des soins en matière de VIH. 4.957 sont sous traitement antirétroviral, (93% d'adultes et 7% d'enfants). Quatre nouveaux centres référents seront créés en 2013, notamment à Béni Mellal, Laâyoune, Ouarzazate et Safi.